UN WEEK-END À PARIS, de Roger Michell – 1h33

Avec Jim Broadbent, Undsay Duncan, Jeff Goldblum

Sortie : mercredi 5 mars 2014

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L’histoire ?

Un couple anglais, Nick et Meg Burrows, vient à Paris fêter leurs trente ans de mariage. Ils redécouvrent la ville de leur jeunesse, mais aussi l’humour, la fantaisie, et le plaisir d’être ensemble.

Et alors ?

La crise du vieux couple qui se retrouve face à lui-même, une fois que les enfants sont élevés n’est pas très neuf. En suivant les errances de ce vieux couple d’enseignant -lui prof d’université, elle de lycée- au gré d’un long week-end à Paris, Roger Michell surprend par un traitement où l’émotion le dispute à l’amour. Au gré de leurs petites querelles, et d’une rencontre inattendue avec un vieux copain de Nick qui le convie à un dîner chez lui avec sa nouvelle jeune compagne, le séjour agit comme un révélateur. Commentaires  de Jim Broadbent qui n’a pas hésité une seconde à s’embarquer dans l’aventure : « Ce scénario sortait de l’ordinaire. C’est un scénario très écrit, très mature, sur un couple d’un certain âge très étonnant. La relation entre les personnages est très complexe. »

Avec un dialogue ménageant quelques moments très fins, y compris quand il s’agit d’évoquer la sexualité d’un « vieux » couple, Roger Michell parvient à signer une histoire qui surprend son monde, alternant les moments d’émotion pure, voire de crise intime, et ceux où l’humour fait mouche. Ainsi quand Meg parvient à sortir d’un restaurant chic sans régler une note que l’on devine salée. De même, le repas chez le vieux copain tourne au jeu de la vérité avec ce que cela peut impliquer de cruel mais aussi d’émouvant.

Pour un tel sujet où la légèreté est de mise -la danse finale du trio en est l’aboutissement logique mais surprenant- il fallait deux comédiens au long cours. Avec Jim Broadbent et Lindsay Duncan, le cinéaste a fait une bonne pioche. Dans des registres différents -lui, bougon, parfois ridicule et qui assume la chose et elle, ironique, impulsive parfois dure- il a fait une bonne pioche. Commentaires de Lindsay Duncan : « J’ai été séduite par ce film qui repose entièrement sur une relation toute humaine ».

Ce qui est particulièrement réussi dans l’opus, c’est de « regarder » ce vieux couple sans apporter un jugement, tirer des conclusions hâtives. Ainsi, le spectateur est libre de ses sensations, de ses réactions. Un film qui, sur un thème classique, sort donc vraiment de l’ordinaire.