DANY BOON FAIT DE LA MALADIE TOUT UN FILM

SUPERCONDRIAQUE, de Dany Boon, 1h47

Avec Dany Boon, Kad Mera, Alice Pol, Valérie Bonneton, Jérôme Commandeur

Sortie : mercredi 26 février 2014

Je vote : 2 sur 5

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Quezako  ?

A bientôt 40 ans, Romain Faubert n’a ni femme ni enfant. Son métier de photographe pour dictionnaire médical en ligne, n’arrange rien à une hypocondrie maladive. Son seul et véritable ami est son médecin traitant, le Docteur Dimitri Zvenka, qui  a eu le tort de le prendre en affection, ce qu’il regrette aujourd’hui amèrement. Le malade imaginaire est difficilement gérable et Dimitri donnerait tout pour s’en débarrasser définitivement. Le docteur Zvenka pense avoir le remède pour se débarrasser de son faux malade : l’aider à trouver la femme de sa vie.  Mais découvrir la perle rare qui l’amènera à surmonter enfin son hypocondrie conduit le médecin dans des aventures mouvementées à l’autre bout du monde, en pleine guerre civile…

20131216170838-14386Et alors ?

De film en scène, Dany Boon sait imaginer des histoires qui sont prétexte à rire. Cette fois, il a voulu densifier son scénario en mêlant plusieurs histoires : celle du malade imaginaire et celle d’un chef de guerre des Balkans, en cavale en France et dont Romain va, par hasard, devoir prendre l’identité. « Je voulais réussir à emmener mon personnage principal dans des situations qui le poussent à se transformer et cela passait par des genres cinématographiques différents. Alors ça n’a pas été toujours simple : j’ai mis des mois par exemple à trouver la raison pour laquelle Miroslav retourne dans son pays afin de sauver Romain. Il fallait déjà imaginer une rencontre qui tienne la route entre les deux… » souligne Dany Boon.

20131216170849-58759Le choc des deux cultures est ce qui est sans doute le plus réussi dans cette comédie qui ménage quelques moments drôles fort réussis, ainsi quand Romain se travestit en chef de guerre pour mourir de peur quelques heures après à la simple vue d’un chien affectueux. Ou quand il tente d’apprendre une langue qu’il ne connaît absolument pas à Alice, la sœur de son toubib, très engagée dans la défense des clandestins. Une jeune femme très bien campée par Alice Pol qui le définit ainsi : « C’est un personnage extrêmement passionné et en même temps très lunaire. Je crois qu’elle est capable de tout : par amour mais aussi pour se sentir vivre. »

Une fois de plus, Dany Boon n’a pas négligé les second rôles, à la manière d’un Mocky et Bruno Lochet signe un réjouissant flic des frontières pas vraiment éveillé, éveillé. Idem pour Jean-Yves Berteloot qui assure sa partition dans le rôle d’Anton Miroslav, chef en cavale aux réflexes guerriers.

20131216170852-23722Là où la comédie s’essouffle un brin c’est dans la deuxième partie quand le trio file libérer Romain des geôles du pays de l’Est. La parodie des films de James Bond manque alors de rythme et la caricature devient un brin pesante. De même quand Dany Boon force sur la gesticulation et multiplie les mimiques en gros plan,  à la manière d’un de Funès fatigué. Ainsi, dans le cachot où il croupit et où cet hypocondriaque compulsif devient copain avec les rongeurs et autres cafards qui ont envahi sa cellule. Quant à la parodie d’un accent étranger, elle devient, au fil de l’histoire, pas vraiment des plus légères.

Alors, même si on peut rire au détour d’une séquence -celle par exemple où Romain vient commenter ses propres résultats médicaux devant le professeur de médecine et ses internes- la sauce ne prend pas sur la durée. Et ces délires hypocondriaques manquent alors de rythme. On rit certes, mais jamais aux éclats.

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