UN DESSIN ANIME QUI CASSE DES BRIQUES

Capture d’écran 2014-02-12 à 21.44.11LA GRANDE AVENTURE LEGO, de Phil Lord & Christopher Miller – 1h40

Avec dans la version française les voix de Tal et Arnaud Ducret

Sortie : mercredi 10 février 2014

Je vote :  4 sur 5

Quezako ?

Petit personnage banal et conventionnel, Emmet est pris par erreur pour un être extraordinaire, capable de sauver le monde. Il se retrouve entraîné, parmi d’autres, dans un périple  mouvementé, afin de mettre hors d’état de nuire un redoutable despote. Mais le pauvre Emmet n’est  pas prêt à relever un tel défi  et il n’est pas au bout de ses surprises.

Et alors ?

Il faut bien l’avouer : aller voir un film inspiré du célèbre jeu de la société Lego peut faire hésiter. Pour autant, on ne peut que saluer le travail imaginatif qui a conduit les deux réalisateurs à Capture d’écran 2014-02-12 à 21.42.29inventer cette histoire. Pour ce faire, ils ont notamment puisé des idées dans les forums qui accompagnent les créations de la marque danoise, notamment « ReBrick », où les internautes peuvent partager leurs propres créations avec le monde entier. En partant du nombre infinie de possibilités d’assemblage qu’offre la marque, les deux réalisateurs ont imaginé ce récit mené à belle allure où ils parviennent avec les équipes d’animation à recréer un univers à partir des quelques 15 millions de pièces utilisées pour les besoins du dessin animé. « On s’est dit que ça serait génial de réaliser un film d’aventures aux scènes d’action spectaculaires, qui donnerait le sentiment que les personnages et les décors ont été assemblés par un enfant, tout en étant une vaste fresque », souligne justement Phil Lord.

Le tout étant saupoudré de bien des clins d’œil aux classiques du cinéma d’action et de science-Capture d’écran 2014-02-12 à 21.45.10fiction, avec, bien sûr, La Guerre des étoiles en ligne de mire et les films de pirates. Sans oublier des dialogues qui se jouent des codes du genre avec une ironie bien tempérée. « Ce qui me plaît vraiment dans ce projet, c’est que l’intrigue traverse plusieurs univers de Lego« , ajoute Lord. « On a commencé par story-boarder une scène de course-poursuite qui démarre en ville et qui continue dans le Far West. Cela dégénère en bagarre de saloon avant que les flics de la ville voisine ne débarquent et ne donnent à la séquence un côté polar des années 70 à la « Bullitt ». J’adore voir ce mélange des genres, où chaque personnage a son tempo ».

Capture d’écran 2014-02-12 à 21.42.47Enfin, par le retournement final et l’apparition très réussie de Will Ferrell, ce film est aussi un hymne à la folie de l’imagination et à la créativité. Et c’est d’autant plus intéressant que le jeu a fait rêver des générations de gamins comme le souligne Will Ferrell : « Alors que je suis père aujourd’hui, c’est assez amusant de voir mes propres enfants jouer avec des briques de Lego, ce qui me donne l’impression que la boucle est bouclée ! C’est même fascinant de voir que ça passionne autant mon fils de 3 ans que mon aîné de 9 ans. Le plus difficile, c’est de me retenir de leur demander de me passer les briques afin de les aider. Je dois résister à cette envie pour les laisser faire leurs propres découvertes. » Dans un cinéma souvent conventionnel, ce message a une indéniable saveur. Qui plus est avec un héros qui n’a rien d’un gagneur dont la société libérale célèbre sans cesse. Les déclassés ont soudain leur mot à dire… dans un dessin animé. Pas banal, non ?

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