DE BONNES ONDES COMIQUES

LES GRANDES ONDES (À L’OUEST), de Lionel Baier – 1h24

Avec Valérie Donzelli, Michel Vuillermoz, Patrick Lapp

Sortie : mercredi 12 février 2014

Je vote : 3 sur 5

Quezako ?

  1. Avril 1974. Deux journalistes de la radio suisse sont envoyés au Portugal pour réaliser un 503908reportage sur l’entraide de leur pays dans ce pays. Bob, technicien proche de la retraite, les accompagne à bord de son fidèle combi VW. Mais sur place, rien ne se passe comme prévu : la tension est à son comble entre Julie, la féministe, et Cauvin le reporter de guerre roublard. La bonne volonté de Pelé, le jeune traducteur portugais, n’y fait rien : la petite équipe déclare forfait. Mais le vent de l’Histoire pousse le Combi VW en plein coeur de la Révolution des Oeillets du 24 avril 1974.

Et alors  ?

Pour une fois qu’une comédie ne mise pas sur les traditionnelles histoires de couple, de petits pépins du quotidien, on applaudit des  deux mains. En s’inspirant d’une expérience vécue par le réalisateur Lionel Baier qui avait participé à une commémoration en République Tchèque de la chute du mur de Berlin et où il avait observé la vie des deux techniciens et du journaliste qui l’accompagnaient. En partant de ces notes, il a imaginé une histoire  dans le contexte de la Révolution du Portugal en promenant une bande de Pieds-Nickelés dans un pays resté isolé par la dictature de Salazar et vivant dans un grand dénuement. Mais, le récit ne s’arrête pas là et glisse, au fil de séquences très drôles comme celle où Michel Vuillermoz croit parler en portugais, bien des pistes de réflexion : rôle des journalistes, engagement, liberté des mœurs… Par petites touches, le cinéaste montre comment cette époque a été marqué par bien des changements dans une société où l’engagement n’était pas un vain mot.498752

De fait, dans une Europe secouée par la crise, cette comédie est beaucoup moins anodine qu’elle n’en a l’air. Lionel Baier déclare notamment : « Nous avons cherché à être au plus près du sentiment de liberté et d’espoir qui régnait dans les années 60, 70. (…) Il est plus que jamais important aujourd’hui de se souvenir d’où on vient et ce qu’on a gagné en route. Pour ne pas voir notre nostalgie se teinter de brun… Quand la situation devient vraiment critique, il est temps de faire une comédie. »

Alors, même si le fllm a peu de mal à prendre sa vitesse de croisière, il embarque le spectateur dans un récit loufoque dans lequel Valérie Donzelli et Michel Vuillermoz nous régalent de leur jeu de comédien. En vieux baroudeur revenu de tout, mais frappé de troubles de la mémoire, celui-ci est vraiment épatant. Bref, la comédie à voir ces jours-ci !

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