LE QUEPA SUR LA VILNI !, de Yann Le Quellec – 38 minutes
Avec Bernard Ménez, Christophe, Bernard Hinault
Sortie : mercredi 12 février 2014
Je vote : 3 sur 5
Quezako ?
Sur ordre du maire, André mène à travers monts et vallée une troupe d’hommes-sandwichs à vélo pour attirer les spectateurs à l’inauguration du cinéma local qui doit diffuser pour son ouverture Panique sur la ville. Ce meneur a bien du mal à diriger ses coéquipiers dans cette expédition…
2 raisons d’aller découvrir cette comédie ?
Il y a chez Yann Le Quellec un univers qui ne peut que séduire les amateurs de Pierre Etaix avec cette manière décalée de raconter des histoires et d’imaginer des personnages poétiques et drôles.
Il ne nie pas ses influences : « Les films de Pierre Etaix comme « Le Grand Amour » ou « Le Soupirant » ont indéniablement exercé une influence sur moi. Tout comme Jacques Tati ou, dans d’autres registres, Jacques Demy ou Jacques Rozier. »
Que ce soit dans Le Quepa sur la Vilni ! ou son premier moyen métrage présenté en complément de programme, Je sens le Beat qui monte en moi, l’homme sait nous embarquer dans des récits qui sortent de l’ordinaire. Ainsi, son premier film suit les errances citadines de Rosalba qui souffre d’un mal étrange : la plus petite musique provoque chez elle gesticulation et danse. Et quand il quitte la ville pour la campagne, c’est pour nous plonger dans une drôle de communauté réunie le temps de l’inauguration d’un cinéma de campagne.
L’occasion aussi de planter sa caméra dans des paysages peu fréquentés du cinéma, dans les Corbières et dans l’Aude, à la lisière des Pyrénées. Yann Le Quellec raconte : « Cette région étrange et peu connue me permettait aussi d’ancrer le film dans un univers utopique, au double sens de lieu qui n’existe pas (d’ailleurs le premier village s’appelle Noère… c’est-à-dire nulle part) et de lieu de bonheur possible. »
Des acteurs qui jouent bien son étrange partition. Que ce soit les artistes connus -tel Bernard Menez et même Christophe- que débutants (Rosalba Torres Guerrero est splendide dans Je sens le beat qui monte en moi), Yann Le Quellec sait mettre leur talent au service de son petit monde loufoque. Ainsi dans Le Quepa sur la Vilni !, porté par Bernard Menez, l’acteur fétiche des films de Jacques Rozier, Christophe joue un maire cinéphile doublé d’un amoureux du miel. Avec Yves Pauc, un vrai agriculteur du coin et de la distribution, le chanteur forme un duo à la manière de Don Quichotte et Sancho Panza en ayant improvisé une partie des dialogues évoquant leur passion commune. Quant à Bernard Hinault, qui a accepté de jouer son propre rôle dans l’histoire grâce à l’intermédiaire de Bernard Menez, une vieille connaissance, il apporte une touche de réalisme, presque de sérieux, dans ce récit burlesque en diable.
Mêlant le burlesque et le romantisme, les films de Yann Le Quellec sont frappés du sceau de l’originalité. Un cinéaste dont il faudra suivre la suite des aventures.


