TONNERRE, de Guillaume Brac 1h40
Avec Vincent Macaigne, Solène Rigot et Bernard Ménez
Sortie mercredi 29 janvier 2014
Je vote : 3 sur 5
Quezako ?
Maxime est un rockeur trop sentimental, Mélodie, une jeune femme indécise, et Claude, le vieux père fantasque de Maxime. Dans la petite ville de Tonnerre, les joies de l’amour entre ce garçon venu se ressourcer à la campagne et Mélodie ne durent qu’un temps. Le jour où elle disparaît, la passion de Maxime tourne à l’obsession.
Et alors ?
Décidément, Vincent Macaigne est le comédien qui monte. Rien qu’en 2013, on l’a vu dans quatre films dont La
Bataille de Solférino, de Justine Triet. Cette fois, il retrouve un cinéaste qui l’avait déjà dirigé en 2011 dans un moyen-métrage, Un monde sans femmes. Guillaume Brac a d’ailleurs écrit cette comédie sentimentale en pensant à lui. Il raconte : « Je voulais gommer beaucoup de choses dans sa manière d’être et de parler pour ne garder que l’essentiel, cette fragilité et cette douceur, que l’on peut lire dans son regard, et cette violence, cette rage, qui constituent l’autre pôle de sa personnalité et que l’on retrouve dans ses propres créations au théâtre. A travers Vincent Macaigne, je parle de choses très intimes pour moi, mais qui n’ont de sens que parce qu’elles le sont aussi pour lui. » De son côté, Vincent Macaigne ajoute : « Guillaume est vraiment un auteur, il écrit par rapport à sa propre histoire, son univers mais comme on se connaît très bien, depuis longtemps, sans doute que ça se mélange. Il n’empêche, c’est vraiment son univers qu’il développe, il n’y a pas un pot commun ! Quand je suis acteur pour lui, je reste à ma place d’acteur. Je suis une matière, comme les autres… »
Ce qui touche dans ce film, c’est la manière dont Guillaume Brac marie l’histoire d’amour et de folle passion et la relation entre un père et son fils. C’est sans doute dans cette partie que le film est le plus juste et Bernard Menez campe un père qui masque ses blessures avec élégance et donne le change avec une décontraction dans laquelle il est très à l’aise. Indéniablement, même vêtu de tenues les plus improbables (de jardinier à coureur cycliste), il dégage une mélancolie douce, un désespoir gai.
Là où le film dérape un peu, c’est quand Maxime, poussé par la jalousie, s’attaque à son rival. On a alors du mal à trouver les situations vraisemblables et à croire aux péripéties du couple, notamment quand les gendarmes s’en mêlent. C’est d’autant plus dommage que Guillaume Brac avait trouvé, jusque là, le juste ton par exemple avec la scène des pleurs d’un Maxime recroquevillé sur son lit d’adolescent avant de « s’exprimer » dans une violente colère.
Au final, on reste un peu sur sa faim même si Guillaume Brac a su, avec les décors de neige, notamment autour du lac, trouvé un univers poétique en forme d’écrin à son histoire de passion contrariée et de relations familiales en équilibre parfois instable.

