HOMEFRONT, de Gary Fleder – 1h40

Avec Jason Statham, James Franco, Winona Ryder, Kate Bosworth

Sortie : mercredi 8 janvier 2014

Je vote : 2 sur 5

Quezako  ?

Ancien agent de la DEA (Brigade américaine des stupéfiants), Phil Broker se retire dans un coin tranquille de la Louisiane avec sa fille pour fuir un lourd passé…  Broker ne tarde pas à découvrir qu’un dealer de méthamphétamines, Gator Bodine, sévit dans la petite ville et met en danger sa vie et celle de sa fille. Face à la menace et à la violence croissantes, Broker doit reprendre les armes et retrouver ses instincts de tueur.

Et alors ?

Jason Statham trouve un rôle un brin différent avec cet agent musclé mais qui décide de changer de vie pour protéger sa fille, non sans l’avoir éduquée de manière plutôt virile. Le comédien raconte : « Je n’ai encore jamais joué un père. Ce personnage est dans l’abnégation et d’une grande humilité. Sa seule raison de vivre, c’est sa fille. La plupart des types que j’ai interprétés jusque-là s’inspiraient de personnages de BD, qui ne faisaient pas preuve de beaucoup d’émotions et qui n’aimaient pas grand-monde en dehors d’eux-mêmes. Du coup, avec « Homefront », je me suis vraiment dit que c’était un défi et un nouveau départ pour moi ». La présence de cette fille, jouée avec fougue par Izabelle Vidovic, permet au film de ménager quelques plages plus humaines à côté de scènes d’action qui sont mitonnées aux petits oignons pour capter l’amateur de ce type de thriller.

A l’origine, Sylvester Stallone avait écrit l’histoire pour lui. Et puis, il s’est rendu compte qu’il avait l’âge de passer la main. Propos : « À un moment donné, il a été question que ça soit le dernier chapitre de la saga Rambo. J’étais séduit par cette idée, et l’intrigue aurait bien fonctionné. Pendant que je travaillais sur le scénario, on a fait des recherches approfondies sur les accros à la méthamphétamine, la lutte contre les stupéfiants, et la manière dont cette drogue s’est insidieusement infiltrée dans tout le pays. C’est une drogue monstrueuse. Mais j’ai fini par tourner « Rocky Balboa »  et j’ai changé de priorité ». Sur le tournage de Expendables, en 2010, il a sympathisé avec Statham et a pensé alors confier le rôle à un comédien  plus jeune et plus en forme que lui. Un beau passage de témoin.

Face à l’acteur, James Franco campe avec un réel métier, le rôle du dealer, prêt à tout pour faire marcher son petit commerce et flanqué d’une petite amie qui permet à Winona Ryder de nous surprendre dans un personnage inhabituel. « Ce n’est pas franchement le rôle qu’elle a l’habitude de jouer, autrement dit une nana au bout du rouleau qui sort avec un motard », souligne Gary Fleder.

Filmé avec un réel brio, toutes les scènes d’action bénéficient en outre d’un cadre propice à créer une atmosphère certaine : les bayous de Louisiane qui offrent un décor particulier notamment dans les séquences nocturnes où le paysage prend des allures des plus inquiétantes.  Commentaires de  Stallone : « Il y a dans les régions marécageuses du Sud, quelque chose qui vous met mal à l’aise parce qu’on a le sentiment de ne pas être dans son élément. Les bayous de Louisiane sont un lieu à part.  Gary Fleder est lui-même originaire du Sud, et il a consacré pas mal de temps aux repérages, et ne s’est pas ménagé pour dénicher des endroits auxquels je n’avais pas pensé. »

Dans un climat de bon vieux western, ce drame qui mêle un brin de psychologie à de l’action, menée tambour battant, a de quoi toucher les amateurs du genre, même s’il n’a rien de vraiment surprenant dans le déroulé de l’aventure.