2 AUTOMNES 3 HIVERS, de Sébastien Betbeder – 1h31
avec Vincent Macaigne, Maud Wyler, Bastien Bouillon
Sortie : mercredi 25 décembre 2013
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A 33 ans, Arman veut changer de vie et se met à courir. C’est un bon début. Amélie poursuit la sienne (de vie) et court, elle aussi. La première rencontre est un choc. La seconde enverra Arman à l’hôpital mais sera le début de leur aventure. Benjamin est le meilleur ami d’Arman et s’écroule, un soir, dans une haie de laurier avant de se retrouver, lui aussi, à l’hôpital. Ce grave incident fera pourtant son bonheur.
2 raisons d’aller voir ce film ?
Retrouver un acteur qui marque le jeune cinéma français. Dans le rôle de ce trentenaire paumé et qui a bien du mal à se décider, Vincent Macaigne fait un numéro sans failles. Notamment dans les monologues face à la caméra. Propos de Sébastien Betbeder : « Vincent a apporté énormément au film. Le tournage des monologues en particulier a été une expérience très forte : il y avait cette quantité astronomique de textes à apprendre. Ces monologues étaient la structure du film et ils exigeaient beaucoup de précision. Il fallait leur donner une âme et un corps en restant fidèle aux mots, et ce, dans un studio en banlieue parisienne et devant un fond vert ! Je dois aussi rendre hommage à Maud Wyler, Bastien Bouillon, Audrey Bastien qui ont subi le même sort que Vincent » Il est bien accompagné par de nouveaux visages du cinéma comme Maud Wyler, récemment vue dans La Vie d’Adèle, et qui apporte un regard tendre et adulte à son personnage.
Découvrir une comédie romantique pas banale. En utilisant l’humour et la distance, Sébastien Betbeder construit un drôle d’objet où, derrière des situations souvent cocasses, il fait passer une réflexion sur des thèmes dramatiques : la mort, la maladie, l’avortement… « Disons que l’histoire d’amour entre Amélie et Arman était la base de départ, le fondement du récit (l’amitié est pour moi l’autre grand sujet du film), mais je ne voulais pas choisir entre le côté pur drame ou pure comédie du thème. Depuis dix ans, c’est ce qui m’intéresse le plus dans le cinéma, dans la littérature, cette variété des approches, le fait qu’une histoire puisse mélanger plusieurs genres« , souligne le cinéaste. Il le fait aussi en multipliant les clins d’œil au cinéma : la Nouvelle Vague bien sûr avec ces monologues face caméra mais aussi Jud Apatow, qui apparaît dans le film, ou Le Monde vivant, d’Eugène Green. De ces influences multiples, Sébastien Betbeder signe un objet, parfois bizarrement construit, mais qui dégage un charme certain avec au centre du récit la figure de Vincent Macaigne, toujours à l’aise dans la peau des personnages lunaires et décalés. Un vrai souffle de renouveau dans le cinéma français.

