Coïncidence, Mandela, un long chemin vers la liberté, sur les écrans le 18 décembre, sort deux semaines après la mort du leader sud-africain. Un film qui raconte sa vie et son œuvre jusqu’à son élection à la Présidence d’un pays marqué par l’apartheid.
Justin Chadwick a relevé le défi : condenser une telle vie incroyable en deux heures et demie d’un film inspiré par la biographie de Mandela, publiée en 1995 ! Produit par Anant Singh, un sud-africain d’origine indienne qui s’est toujours battu contre l’apartheid, dont il a pu, lui-même, vivre les oppressions car il n’était pas considéré comme un citoyen blanc. Ainsi, quand il a débuté sa carrière, Singh n’avait pas le droit d’assister aux projections de ses films engagés dans les cinémas d’Afrique du Sud de nature séparatiste !
Juste avant la publication de son livre, Mandela lui avait donné la primeur de son manuscrit à ce courageux producteur. Témoignage de celui-ci : « Ça m’a pris le weekend et je lui ai immédiatement dit : ‘il y a de quoi en faire un film considérable, je dois le faire !' »
Une chose est sûre : la disparition de Mandela marquée par un hommage planétaire donnera une résonance particulière à la sortie d’un film de facture classique. En tout cas, il met un coup de projecteur particulier sur Idris Elba, 41 ans, qui a la lourde tache d’incarner un tel mythe politique. Un rôle à cent coudées de celui de dealer révélé dans la série Sur écoute. Il a déclaré : « Ça a été le plus grand défi de ma vie. Je me suis dit qu’il était temps de faire quelque chose d’important, de mettre mes peurs de côté et d’y aller. Je me suis inspiré de la confiance qui caractérise Mandela pour nourrir ma propre assurance et j’ai accepté. » Pour ressentir un peu ce qu’avait du vivre Mandela durant dix-neuf ans, l’acteur a réussi à obtenir de passer une nuit dans la prison de Robben Island, devenu aujourd’hui un musée. Pour lui permettre de jouer Mandela à plusieurs étapes de sa vie, c’est Mark Coulier, spécialiste des prothèses de latex, a été embauché. Il avait reçu l’Oscar du Meilleur maquillage pour le biopic La Dame de Fer. Quand on connaît la haine que Thatcher éprouvait pour le leader sud-africain, l’anecdote est savoureuse…
