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MISSION TO LARS,  de James Moore et William Spicer -1h17

Documentaire

Sortie : mercredi 9 octobre 2013

Je vote  : 4  sur 5

Le sujet ?

Atteint du syndrome de l’X fragile, une forme d’autisme aigu, Tom Spicer est dans un institut spécialisé en Angleterre. Depuis 20 ans, tout ce que Tom veut, c’est rencontrer Lars Ulrich, le batteur du groupe Metallica. Jusqu’au jour où son frère, Will, réalisateur, et sa sœur Kate, journaliste, lui promettent de réaliser son rêve. Mais le rêve tourne vite au cauchemar : les problèmes de Tom et les épreuves à franchir pour atteindre les coulisses du groupe rendent la mission de plus en plus difficile.

Et alors ?

Réussir à tourner un documentaire sur le rêve fou d’un autiste, sans sombrer dans le larmoyant et le glauque n’était pas chose facile. James Moore et William Spicer y parvienne haut la main en immergeant le spectateur au côté de Kate et Will dans cette aventure extraordinaire. Kate souligne le difficulté de l’entreprise : « Je suis journaliste, et bien entendu j’ai des relations, mais personne de précis dans le monde de la musique et du heavy métal. J’ai commencé à parler de ce projet, mais personne ne me prenait au sérieux. » On voit bien dans toute la première partie du film combien le pari de Kate était risque tant un groupe comme Metallica est entouré d’une équipe qui fait barrage et n’a, a priori, pas grand intérêt à s’intéresser à un fan comme Tom. Elle continue : « Il y a eu des échanges de mails, des coups de téléphones et puis un jour, l’attachée de presse du label de Metallica nous a dit que notre message était passé. En toute modestie, nous avons alors senti que cela pouvait les intéresser de nous rencontrer ! « 

Si le film dépasse le simple « portrait » d’un malade atteint d’un mal génétique et rare, en évoquant aussi les relations familiales, les passions… il est particulièrement émouvant lorsque Tom parvient enfin à accomplir son rêve. On est presque surpris de voir la disponibilité du batteur de Metallica, extrêmement humaine et cordial et le visage de Tom laisse percer une vraie émotion, comme le souligne le réalisateur : « Voir Tom quand il rencontre finalement Lars, après tout que ce nous avions traversé, était incroyable. Son visage reflétait la joie pure, et c’est quelque chose que je pense ne jamais revoir de ma vie ». De fait, on garde longtemps en mémoire ce regard alors que Tom a vaincu sa peur de la foule et du bruit et approche de la scène où se produit le groupe dont il est fan de la première heure. « Je voulais qu’avant la fin du film, le public dépasse ses préjugés et ne voit plus un homme malade, mais qu’il aime Tom, simplement pour ce qu’il est », ajoute James Moore. Il a réussi son pari avec brio.