METALLICA THROUGH the NEVER, de Nimród Antal – 1h22
avec James Hetfield, Lars Ulrich, Kirk Hammet, Robert Trujillo et Dane Dehaan
Sortie : mercredi 9 octobre 2013
Je vote : 3 sur 5
Quezako ?
Alors que le célèbre groupe de hard rock joue devant des milliers de fans dans un grand stade, un jeune homme, Trip, est envoyé pour récupérer un objet mystérieux qu’il doit rapporter d’urgence. Cette course banale prend une tournure dramatique quand Trip se retrouve plongé dans une émeute et des affrontements entre police anti-émeute et casseurs en colère.
Et alors ?
Mêlant images d’un concert spécifiquement conçu pour le film, Nimród Antal fait une utilisation assez bluffante de la 3D pour nous plonger au cœur d’un show toujours imprévisible, surréaliste de ce groupe de rock qui a multiplié les performances depuis quelques trente ans. Batteur et co-fondateur de Metallica, Lars Ulrich souligne : » La 3D n’est pas utilisée de cette manière un peu dépassée consistant à faire sortir le manche de la guitare de l’écran ou donner l’impression que les baguettes que le batteur a lancées vont atterrir dans le
public ». Cercueils planant au dessus de la scène; croix surgissant autour des musiciens, nids de serpents ou statue tirée d’un décor de peplum : le film nous fait vivre de plus près la folie d’un tel concert, bourré d’effets et écrasant de décibels. Nimród Antal ponctue : « La 3D est un formidable outil de maîtrise, d’approfondissement des émotions. La technologie vous donne l’opportunité de voir et sentir les choses autrement, elle élève le contenu émotionnel du film et y ajoute de la fantaisie. »
De ce côté là, le film remplit largement son contrat. Mais, comme Metallica avait déjà donné dans la captation de concert – on se souvient en 2004 du remarquable Some Kind of Monster– n’aime pas aussi se répéter, il fallait trouver autre chose et, avec le cinéaste, il a imaginé cette histoire fantastique. Paroles de Nimród Antal qui avoue que L’Alchimiste de Cœlho est un roman de chevet : « C’est l’histoire d’un garçon qui se met à la recherche d’un trésor et trouver le trésor qu’il cherchait n’est en fait que le début de l’aventure. C’est ce genre de trame narrative qui me parle particulièrement. » Simplement, il faut être fan d’un tel univers pour adhérer à ce type de fiction.
De plus, cette quête avec la violence du Chevalier de la Mort que seule la pureté du jeune homme pourrait mettre en déroute semble d’abord facile et ensuite prétexte à des séquences à la violence souvent gratuite (les pendus filmés en 3D, ça a pourtant de la gueule) et aux relents idéologiques pas toujours clairs. Certains parleront d’univers surréaliste. Il n’empêche : de tels choix esthétiques, cet univers martial et violent peut gêner aux entournures. Reste pour les fans nombreux de Metallica des images assez uniques d’un concert et un groupe qui envoie le bois sur des titres comme Ride The Lightning et Enter Sandman. On se demande si cela n’aurait pas suffi pour combler son monde… J’aurais personnellement largement préféré que cette mini-fiction aux allures de gros clips.

