EVA HERZIG0VA EN PLEIN FILM NOIR

CHA CHA CHA, de Marco Risi – 1h35

Avec Luca Argentero, Eva Herzigova, Claudio Amendola, Pippo Delbono

Sortie : mercredi 7 août 2013

Je vote : 3 sur 5

CHA_00570 copia_Luca Argentero_foto di Fabrizio Di Giulio Quezako ?

À Rome, à la sortie d’une boite de nuit, un adolescent est tué dans un accident de voiture. Tout laisse à penser qu’il s’agit d’une  collision, mais Corso, ancien flic devenu détective privé, est persuadé du contraire. Michelle, la mère du jeune homme et ancienne maîtresse de Corso, vit avec un homme de pouvoir, l’influent avocat Argento et a payé Corso pour CHA_05454 copia_Luca Argentero e Eva Herzigova_foto di Fabrizio Di Giuliosurveiller son fils.
Au cours de l’investigation s’ajoute la découverte du cadavre d’un ingénieur, apparemment proche de l’avocat. Corruption, écoutes téléphoniques, espionnage, règlements de compte : l’enquête va s’avérer difficile pour Corso, qui tente de faire éclater la vérité sur la mort du fils de Michelle.

Et alors ?

Depuis Fortapàsc, Marco Risi sait montrer le marasme italien. Il le refait ici par le biais d’un film noir à l’atmosphère oppressante, voire morbide. Cette fois, il le fait par le truchement de la description de cette bourgeoisie romaine gangrenée par la corruption et la drogue et qui continue de faire comme ci. Le meurtre du jeune garçon de bonne famille agit alors comme un révélateur de toutes les magouilles. Si l’histoire ne surprend pas vraiment son monde, la mise en scène crée un indéniable climat que ce soit dans la scène d’ouverture où des chiens errants découvrent le cadavre de l’ingénieur au bord de la piste de l’aéroport comme dans celle où Michelle vient découvrir le cadavre ce son fils dans une morgue aux allures de crypte.

L’autre atout du film, ce sont les comédiens. A côté de Luca Argentero qui joue avec doigté cet ancien flic revenu de tout, obsédé par les moindres détails, Eva Herzigova fait oublier son premier métier de mannequin pour révéler une vraie nature d’actrice dans le rôle de cette mère dépressive et accablée par le meurtre et la duplicité de ceux qui l’entourent. Face à elle, Pippo Delbono fait une savoureuse composition d’un avocat au visage fatigué par la vie et prêt à tout pour survivre des pires magouilles. Conclusion de Marco Risi : « J’avais envie de faire un film noir comme cela, je pense que c’est la meilleure manière de raconter un pan de notre pays. Sans excès de moralisme. « 

Il y parvient avec une vraie habileté et en glissant quelques moments où l’humour fugace tempère un désespoir lourd comme un couvercle…

 
                                                  Marco Risi sur le tournage avec Eva Herzigova

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