OGGY ET LES CAFARDS, de Olivier Jean-Marie – 1h20
Musique originale de Vincent Artaud – Montage musique : Philippe Vidor
Sortie : mercredi 7 août 2013
Je vote : 3 sur 5
Depuis la nuit des temps, deux forces s’affrontent en un combat perpétuel, total et sans pitié. Un combat dont nous ne soupçonnions pas l’existence. Cette lutte ancestrale, cette bataille qui perdure à travers les âges, ce n’est pas le bien contre le mal, non… mais c’est celle d’Oggy contre les cafards !
Et alors ?
En accompagnant Oggy et les vilains cafards au rire sardonique de bien des personnages secondaires -de Bob, le bouledogue à Olivia, l’amoureuse de Jack- Olivier Jean-Marie a eu l’astuce de promener ses héros à travers les époques, ce qui lui permet de donner du peps à un récit qui s’essouffle un brin au gré des époques après un début sur les chapeaux de roue quand Oggy se promène dans la Préhistoire et vit des aventures mémorables au cœur d’un volcan. Belle manière de donner vie sur grand écran aux héros imaginés par Jean-Yves Raimbaud. Le cinéaste souligne : «
Jean-Yves a malheureusement disparu avant de voir le 1er épisode d’Oggy achevé. Il a créé les dessins des personnages et le concept de la série, j’ai fait le pilote, et il nous a quitté peu après… A l’époque, dans le milieu français de l’animation, personne ne savait faire des épisodes cartoon de 7 minutes, car on produisait principalement des séries d’aventures formatées en 26 x 26 minutes, avec des personnages réalistes ou humoristiques, et beaucoup de dialogues. Se lancer dans des gags purement visuels, sans paroles, avec un chat et 3 cafards qui s’affrontent était un tel challenge que peu de gens croyaient que cela fonctionnerait. J’avais déjà une bonne culture du cartoon, mais j’ai décortiqué image par image des Tom & Jerry et les 3 courts-métrages de Roger Rabbit pour voir dans le détail comment ces animations étaient conçues. Ensuite, j’ai visualisé dans ma tête ce que pourrait être l’action d’une aventure de 7 minutes d’Oggy, puis j’ai retranscrit cela en script et en storyboard. Tout a commencé en apprenant au fur et à mesure. »
Au fil des époques, l’auteur se joue des références cinématographiques sans appuyer le trait : d’Indiana Jones et le temple maudit à La Guerre des étoiles, via l’univers d’un Miyazaki. Outre le côté coloré des dessins naïfs -couleurs chatoyantes pour la Préhistoire, plus sombres pour le passage dans Londres de 1900, le film séduit aussi par le jeu des bruitages et une bande musicale solide. Vincent Artaud raconte : « En réalité, mes vraies sources d’inspiration étaient plutôt les ballets de Sergeï Prokofiev comme « Cendrillon » ainsi que « Pétrouchka », d’Igor Stravinsky, l’histoire de cette poupée qui prend vie. Sans oublier les « galops » rapides et entraînants des opérettes d’Offenbach… ni la musique yougoslave de fanfare un peu désordonnée et dissonante des films d’Emir Kusturcia. Ce sont des œuvres dans lesquelles on passé constamment d’une humeur à une autre, d’une ambiance à une autre. »
Une chose est sûre : le passage du petit au grand écran fonctionne bien et ce dessin animé est l’opus idéal pour toute la famille au cœur de l’été.


