JOHNNY DEPP EN PLEIN « WESTERN POST-MODERNE »

Avec Lone Ranger- Naissance d’un héros, Hore Verbinski retrouve Johnny Depp pour une superproduction en forme de pari risque. Cette fois, Johnny Depp oublie le pirate Jack Sparrow pour camper un Indien qui rêve de vengeance. Quelques indices pour accompagner la sortie de la saga sur grand écran, le 7 août.

Au départ, il s’agit d’une histoire anciennne.  Les aventures d’un héros masqué -mais pas Zorro- qui se bat contre les injustices dans l’Ouest américain : John Reid, toujours flanqué d’un Indien Tonto. Pas très connu chez nous, ce héros a d’abord vu le jour à la radio il y a quatre-vingt ans avant de connaître une nouvelle vie dans les livres, des films, des BD et surtout une série télévisée qui, de 1949 à 1957, fit les beaux jours du petit écran américain. En 2003, un téléfilm, sans grand succès avec Chad Michael Murray a encore connu une vie éphémère…

Mais, dans la série télévisée la plus connue, l’Indien était quand même une caricature. Ayant toujours revendiqué du sang indien,  cherokee, Johnny Depp souligne : « Je me souviens l’avoir vue quand j’étais tout petit. J’étais perturbé par la représentation de Tonto. Il n’était pas traité avec respect. » C’est entre autre pour effacer cette impression qu’il s’est attaché , avec son complice Gore Verbinski,  à revoir l’original. Tout en espérant offrir aux studios Disney une nouvelle production rentable en redonnant vie au bon vieux climat du western, nourri des classiques mais moderne dans le ton et usant d’humour. Tout comme son ami et mentor, Marlon Brando, on sent chez Johnny Depp la volonté de redonner à Tonto sa dignité. Dans cette lutte pour la dignité, le train symbolise alors la modernité et le progrès mais qui détruit la nature, son équilibre et donc s’attaque vital pour Tonto.

Redonner vie au western : le nouveau défi de Johnny Depp

Une production à risques. De fait, le tournage, lancé au milieu de 2012, fut épique et dura sept mois en se passant dans plusieurs états américains, avec entre autres les paysages magnifiques du Nouveau Mexique. Il a fallut composer avec Disney, rétif à mettre sur la table les 240 millions de dollars sur un projet dont les retombées n’étaient point évidentes malgré un casting solide et le duo Depp-Verbinski. Le réalisateur a donc du faire des coupes dans son budget et réduit les salaires notamment, sans trop toucher au scénario, même si une grosse séquence d’action est passé à la corbeille. Ensuite, l’équipe a du tourner dans des conditions difficiles dans une nature hostile avec des trajets très longs et très fatiguants.  Rien que la séquence spectacualaire du train a nécessité dix-huit mois de préparation sur le story-board et il a fallu parfois quatre heures pour tirer un simple plan de deux ou trois secondes.

Symboles et retrouvailles. De fait,Verbinski s’est amusé à faire des clins d’œil à la série télévisée. Deux des figurantes en costume d’époque dans la séquence de l’exposition sur l’Ouest sauvage ne sont pas là par hasard : Ann Simon et sa fille de 10 ans, Jenna Jewell Simon, sont la petite-fille et l’arrière-petite fille de James Jewell, celui qui a mis en scène le tout premier épisode du feuilleton radio The Lone Ranger, diffusé le 30 janvier 1933 – et bien d’autres épisodes par la suite.

Redonner vie au western : le nouveau défi de Johnny DeppQuant à Johnny Depp, il retrouve ici quelques vieilles connaissances de plateau. Depuis leur collaboration vocale sur Les Noces funèbres, en 2005, il a tourné avec Helena Bonham Carter pour Tim Burton dans Charlie et la chocolaterie, Sweeney Todd et Alice au pays des merveilles. Pour la première fois, ils jouent ensemble dans un film qui n’a pas la griffe de Burton.

La totale implication de Depp. Composé de prothèses au nez et au visage, le maquillage de Johnny Depp a nécessité 1h30 de préparation quotidienne. Et il est parfois resté plusieurs journées sans l’ôter. Et pour être plus crédible, l’acteur a appris quelques rudiments de la lnague comanche. Une famille de la tribu l’a même adopté à la fn du tournage.

Une chose reste à savoir : ce « western postmoderne », pour reprendre la formule de Verbinski,  assez long – près de 2h30- va t-il trouver son public au cœur de l’été ? Verdict sous peu.

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