L’APOCALYPSE SELON DEL TORO

21016010_20130627112958114PACIFIC RIM, de Guillermo del Toro – 2h10

Avec Charlie Hunnam, Idris Elba, Rinko Kikuchi, Charlie Day, Max Martini, Ron Perlman

Sortie : mercredi 17 juillet 2013

Je vote : 3  sur 5

Quezako ?

Surgies d’une brèche dans l’Océan, des  créatures monstrueuses, les «Kaiju», ont déclenché une 21015990_20130627112832938guerre qui a fait des millions de victimes. Pour les combattre, une arme d’un genre nouveau a été créée : d’énormes robots, les «Jaegers», contrôlés simultanément par deux pilotes qui communiquent par télépathie grâce à une passerelle neuronale. Mais même les Jaegers semblent impuissants face aux redoutables Kaiju. Les forces armées qui protègent l’humanité n’ont d’autre choix que d’avoir recours à deux héros hors normes : un ancien pilote traumatisé par la mort de son frère(Charlie Hunnam) et une jeune femme en cours d’entraînement (Rinko Kikuchi) : ils font  faire équipe pour manœuvrer un Jaeger obsolète. Ce duo est le dernier rempart de l’humanité contre une apocalypse imminente…

3 raisons d’aller voir ce film ?

S’attaquant à une superproduction d’action à l’américaine, Guillermo del Toro (ci-contre)  n’a pas bridé son imagination. Le signataire du Labyrinthe de Pan livre ici une blockbuster qui a un certain souffle et qui, malgré quelques passages psychologiques très appuyés -notamment à travers les 21016018_20130627113000224rapports entre Stacker Pentecost et Mako Mori, dont il a fait sa fille adoptive- est une superproduction solide.

Pour permettre l’affrontement entre les robots et les monstres venus du fond des océans, le cinéaste et son équipe ont fait un travail titanesque de décors et d’effets spéciaux dans les studios Pinewood de Toronto, en créant des espaces aussi différents que le repaire de Hannibal Chau à Hong Kong ou le Shatterdome, nous plongeant dans un avenir pas si lointain – quinze ans- mais qui risque de basculer dans l’Apocalypse. Paroles du cinéaste : «Ce projet réunissait tous les ingrédients que j’aime, sur le plan esthétique, visuel et émotionnel. Il s’agit d’une aventure exaltante et irrésistible, mettant aux prises des hommes et des robots géants d’un côté et des monstres extraterrestres de l’autre, d’un genre totalement inédit» Et, comme il n’essaie pas de tout expliquer rationnellement, il laisse ainsi le spectateur libre de donner libre cours à son imagination.

Sur le plan de la mise en scène, le cinéaste mexicain s’est inspiré des arts plastiques et joue sur des variations de bleus et de noir avec le talent d’un peintre pour dépeindre cette atmosphère de fin du monde.  De même, l’auteur a fait un travail tout à faire saisissant avec les séquences qui utilisent l’eau. Il y a des influences d’un Goya dans ces images mais on ressent aussi  les influences que del Toro a pu avoir avec les mangas d’Osamu Tezuka ou certaines séries télévisées en vogue dans son mays natal. Il y a d’autres clins d’œil du genre, au western notamment, avec la station Jaeger qui a des airs de Fort Alamo.L’histoire est aussi tempérée par une jolie dose d’humour. Hannibal Chau fait une entrée fracassante avec d’improbables chaussures. Quand au docteur Newton Geizler, un personnage lunaire à la Jules Verne, toutes ses apparitions suscitent le sourire avec ses inventions surréalistes où l’on voit même un soufflet antique installé au cœur d’une machinerie ultra-moderne.

Enfin, pour humaniser cette histoire de robot, le cinéaste a glissé la romance indispensable entre Raleigh (Charlie Hunnam) et Mako Mori (Rinki Kikuchi), qui sert de fil conducteur à ce récit de combats surnaturels. Du classique mais bien emmené et qui permet aussi au spectateur de redescendre sur terre. Ainsi, à côté de luttes titanesques, on assiste à un très beau combat au bâton entre les deux amoureux qui ne dépareillerait pas dans un film d’art martial.

21016027_20130627113056524Bref, avec un tel blockbuster, Guillermo del Toro garde son style en glissant quelques valeurs humanistes dans une histoire dantesque et pas toujours légère, légère, loi du genre oblige. Il dit : « Le film parle essentiellement d’entraide. Pas parce qu’on est formidables, ou invincibles, mais, au bout du compte, parce qu’on a besoin les uns des autres et qu’on a besoin de nos différences. On se protège et on veille les uns sur les autres. Le film parle donc de solidarité et de force ainsi que de foi en l’humanité. »

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