SOMALIE : PIRATES ET CAPTIFS

HIJACKING, de Tobias Lindholm – 1h39

Avec Pilou Asbaek, Søren Malling, Dar Salim, Roland Møller

Sortie : mercredi 10 juillet 2013

Je vote : sur 5

20521403Quezako ?

En plein océan Indien, le navire danois « MV Rosen » est pris d’assaut par des pirates somaliens : ils prennent en otage l’équipage et réclament une rançon de 15 millions de dollars. Parmi les sept hommes restés à bord, Mikkel, le cuisinier, marié et père d’une petite fille. Prisonnier et affaibli, il se retrouve au centre d’une négociation entre Peter, le PDG de la compagnie du cargo et les pirates. Pour l’armateur, sauver ses hommes est un devoir. Mais le sang-froid et les millions suffiront-ils à ramener tous ses marins au port ?

Et alors ?

Avec ce deuxième film, Tobias Lindholm -auteur d’une vingtaine d’épisodes de la série culte Borgen- est une remarquable description d’une prise d’otages au large de la Somalie. Il est vrai, le cinéaste a collé au plus près de la réalité. Il raconte : « Le film a été tourné dans l’océan indien, sur un navire qui a vraiment été attaqué par le passé et parmi les comédiens, un expert en sécurité et sûreté auprès d’une compagnie maritime internationale joue son propre rôle. Je voulais être au plus près de la réalité. » Avec un souci quasi documentaire, il décrit la vie des otages et des ravisseurs sans tomber dans la moindre caricature, passant d’un climat de tension palpable à des instants presque de détente comme la séquence de pêche où les hommes se retrouvent sur le pont.

2052140620521404En réunissant deux acteurs de Borgen -Pilou Asbæk et Søren Malling- au côté de non professionnels, Tobias Lindholm parvient à créer une belle unité dans sa direction d’acteurs qui sont tout d’une grande crédibilité. Sans prendre position, en se « contentant » de montrer la réalité du piratage au quotidien en nous faisant presque ressentir la sueur, les odeurs, la peur récurrente, le cinéaste signe un film prenant et fort.

Son approche est d’autant plus touchante qu’il se garde de toute vision manichéisme. Au demeurant, il note : « Les pirates ne sont plus des pêcheurs misérables, mais les boucaniers d’aujourd’hui -c’est la mafia russe qui finance la piraterie. Les anciennes villes portuaires comptent surtout des bars et des bordels. Lorsqu’un jeune homme décroche le jackpot, il paie d’autres jeunes dix dollars chacun pour qu’ils attaquent les navires à sa place. Les Somaliens ne sont certainement pas d’accord avec ça, mais des frigos géants voguent au large de leur pays et je peux comprendre pourquoi des gamins affamés veulent s’en emparer. Pourquoi la communauté internationale ne fait-elle rien ? C’est un problème terriblement compliqué. »
Une des autres lignes fortes du film, c’est d’opposer deux atmosphères radicalement différentes et tout aussi oppressantes : celle du cargo où règne une chaleur infernale et celle des bureau du PDG de la compagnie, dont le décor et la mineur n’en est pas moins lourde. Une tension qui accompagne, séquence après séquence, ce récit de drame de mer…

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