LES STAGIAIRES, de Shawn Levy – 1h59

avec Vince Vaughn, Owen Wilson, Rose Byrne, Max Minghella

Sortie : mercredi 26 juin 2013

Je vote : 2 sur 5

Quezako ?

Internet a brisé la carrière de Billy et Nick, deux commerciaux quarantenaires. Ils repartent à zéro en devenant stagiaire chez Google. Un stage qui peut déboucher sur un job s’ils réussissent la compétition avec toute une bande de petits génies de l’informatique, frais émoulus de  l’école. A leur manière, ils vont prouver qu’ils ne sont pas à ranger au placard…

Et alors ?

Vince Vaughn et Owen Wilson forment un duo savoureux des comédies à l’américaine. On se souvient de leur prestation animée dans Serial Noceurs. Ces nouvelles aventures offrent les ingrédients classiques du genre : deux adultes, sonnés par la perte de leur travail, et qui tentent de rebondir dans un univers a priori hostile; le choc des générations; l’opposition entre le baratineur et le dragueur… Le tout accompagné d’une belle morale. Vincent Vaughn souligne au demeurant :  « Le message du film est optimiste : chaque génération peut apprendre de l’autre. C’est pour cette raison que le film n’est pas uniquement drôle, il est également ancré dans l’actualité, captivant et optimiste. »

Rythmée, cette comédie tient se promesses et ménage les séquences loufoques indispensables : du match de sport où les prétendants courent en enfourchant un balai à la soirée déjantée en boîte de nuit. Le tout dans le cadre moderne en diable de l’entreprise Google où le réalisateur est visiblement tombé sous le charme. Propos :  » C’est  un lieu de travail tout à fait unique. Il n’y a pas de bureaux, on peut y faire la sieste dans des fauteuils futuristes, ou encore se faire masser, et tenir des réunions avec des gens qui ne sont pas physiquement présents. On est tellement loin de l’ambiance des entreprises traditionnelles qu’on se croirait dans la Cité d’Émeraude. L’un des buts majeurs du film était de lever le rideau sur les coulisses de cette entreprise et de faire découvrir au public ce lieu de travail hors du commun. »

L’avantage d’un film, c’est qu’on peut avoir sa vision personnelle, pas toujours conforme à celle de son créateur.  Personnellement, la description de l’univers de cette entreprise numérique me fait plutôt penser au pire du meilleur des mondes avec des employés qui, sous le couvert d’une fraternité de façade, ont autant de pression que dans n’importe qu’elle autre boîte du CAC 40. Poussés par la crise -et la communication ambiante- les jeunes y semblent de petits requins en puissance. Alors que les dinosaures résistent et parviennent à s’imposer est plutôt revigorant dans cette comédie bon enfant et colorée. Avec un duo dont l’efficacité est renforcée par une brochette de jeunes acteurs solides. Avec quelques figures secondaires qui vont prendre du poids dans le final comme Headphones, joué par Josh Gad. Et le comédien de déclarer : « Headphones est une sorte de mentor qui préfère garder le silence et s’isoler avec ses écouteurs. Mais lorsqu’il prend la parole, ses mots ont beaucoup de poids. On découvre que c’est lui qui tire les ficelles, en quelque sorte. »
Cette critique de la nouvelle société numérique est sans doute l’intérêt principal de cette comédie made in USA.