AMORE CARNE, de Pippo Delbono – 1h15
Documentaire avec Irène Jacob, Marisa Berenson, Bobó, Marie-Agnès Gillot
Sortie : mercredi 26 juin 2013
Je vote : 1 sur 5
Au fil des voyages, la petite caméra de Pippo Delbono saisit des instants uniques, rencontres avec des témoins connus ou moins connus qui disent (ou dansent) leur vision de l’univers. Parfois la caméra tourne en cachette. A d’autres moments, elle capte des instants d’avant la catastrophe – comme le tremblement de terre de L’Aquila. Les rencontres de Pippo Delbono (avec sa mère, ses amis, ses inconnus) sont autant d’images du monde. Avec l’amour au centre du récit…
Et alors ?
Amoureux du spectacle total, Pippo Delbono revendique le regard d’un enfant pour évoquer cette errance toute personnelle : « C’est comme le regard d’un enfant : il ne crée pas de gêne, de censure, de peurs… Comme le regard d’un enfant, ce cinéma est léger et il a la capacité de danser. La caméra vidéo du téléphone permet de filmer en suivant le rythme des yeux : les yeux qui cherchent les choses, qui reculent, qui se donnent du courage, qui s’arrêtent, les yeux qui agressent, nous regardent et se laissent regarder. »
Une chose est sûre : l’homme aime et – sait- surprendre par un récit éclaté avec de belles rencontres : ici, une danseuse; là, la discussion passant par le regard entre Marisa Berenson et Bobó, acteur fétiche du cinéaste ou encore ce plan sur les œillets en hommage à Pina Bausch. Au final, cette errance en forme d’hymne à l’amour et à la découverte des autres laisse le spectateur sur le bord de la route devant un certain nombre de coquetteries visuelles. Même quand il s’agit de filmer en cachette la séance où Pippo revient faire un test de dépistage du sida dont il connaît parfaitement à l’avance le résultat.
Un opus expérimental dont les éclats sont trop rares pour vraiment émouvoir son monde.


