L’ENFANCE DE SUPERMAN

MAN OF STEEL, de Zack Snyder – 2h20

Avec Henry Cavill, Amy Adams, Michael Shannon, Kevin Costner, Diane Lane, Laurence Fishburne

Sortie : mercredi 19 juin 2013

21007279_20130521145315672Je vote : 3 sur 5

Quezako ?

Un petit garçon découvre qu’il possède des pouvoirs surnaturels  n’est pas né sur la Terre. Devenu adulte, il s’engage dans un périple afin de comprendre d’où il vient et pourquoi il a été envoyé, encore bébé,  sur notre planète. Mais, s’il veut sauver le monde de la destruction totale, il doit se glisser dans le costume d’un super- héros…

Et alors ?

C’est indéniablement une superproduction qui déménage et soigne ses effets spéciaux. Avec une bonne idée de départ : revenir aux sources de l’histoire de Superman avec un personnage doté de pouvoirs inhumains mais qui est contraint de le cacher pour se fondre dans la masse. Et récupérer sa défroque de super-héros pour sauver les humains.

L’idée de départ de ce retour aux origines  permet à Zack Snyder et son chef décorateur inspiré, Alex McDowell, d’imaginer, aussi bien par des technologies numériques que pas des méthodes traditionnelles, un univers originel fait de courbes où la civilisation kryptonienne, qui a sombré dans la décadence, est contrainte de vivre ses dernières heures. McDowell de déclarer : « Nous avons consacré beaucoup d’énergie à la création de ces immenses ensembles de décors qui nous ont permis de tourner des plans réels. »

Dans un tel cadre, l’ouverture du fils avec la présence forte de Russel Crowe dans le personnage du père qui lutte contre le général Zod, auteur d’un coup d’Etat, tient son monde en haleine. Et offre un vrai contraste quand l’histoire bascule sur notre bonne vieille terre avec les Américains moyens qui vivent dans les paysages ruraux immenses du Kansas.

21007053_20130520124331681Côté casting, Henry Cavill a fait ce qu’il fallait physiquement pour être crédible dans la peau de Superman, y compris quand il ne porte qu’un simple tee-shirt. Six kilos de muscle qu’il a acquis aux prix d’un entraînement solide. Il souligne : « C’est vrai que c’était très douloureux, atroce. Mais j’ai aimé aller de plus en plus loin, jusqu’à me rendre compte que le corps est vraiment capable de faire ce qu’on lui demande. Quand cela s’est produit, c’est merveilleux. »  Ce qui fait la force de l’interprétation, ce sont aussi deux comédiens qui ont passé l’âge de jouer les héros musclés -Russel Crowe et Kevin Costner- et qui symbolisent, chacun à leur manière, la figure tutélaire du père qui transmet des valeurs. Symboliquement, ils passent la main pour jouer les héros sans peur à ce petit jeune qui monte.

Pourtant,  l’histoire laisse le spectateur un peu sur sa faim par son simplisme et son manichéisme et ce, d’autant plus que l’on sait que tout ça finira bien et que la chute va donner  lieu à une histoire d’amour. Maquillé ad hoc, Michael Shannon est un méchant qui manque 21007054_20130520124334025de nuances, et dont les mimiques tournent parfois à la grimace convenue dès qu’il s’agit de montrer sa colère.

Enfin, il y a la morale dégagée par le récit : le mythe d’une Amérique unit pour lutter contre les envahisseurs qui détruisent les tours des mégalopoles, les militaires comme à la parade…  Le 11 septembre et son traumatisme n’en finit plus d’inspirer le cinéma américain. Le tout est  porté par une bande musicale qui, faisant tellement peu dans la dentelle, finit par devenir assourdissante. A certains moments, on bascule plus dans l’univers ultra rapide du jeu vidéo avec ses codes, son rythme haché, ses sons omniprésents…

Alors, si l’on ne peut qu’être embarqué dans une histoire façon BD de science-fiction, on n’est pas obligé d’être dupe des ficelles un peu grosses d’une telle superproduction. Pas léger, léger tout ça.

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