SURVIVRE, de Baltazar Kormákur – 1h33
avec Ólafur Darri Ólafsson, Jóhann G. Jóhannsson
Sortie : mercredi 24 avril 2013
Je vote : 3 sur 5
Quezako ?
Hiver 1984, un chalutier sombre au large des côtes islandaises. Les membres de l’équipage périssent tous. Sauf un. Dans l’eau glaciale, cette force de la nature parvient, au terme d’une nage héroïque de plus de 6 heures, à regagner la terre. Face à l’incrédulité générale devant un tel « exploit », la vie de cet homme d’apparence ordinaire est alors bouleversée…
Et alors ?
Plus qu’une simple histoire de naufrage et de survie en mer -dans des conditions extrêmes avec une eau à 5° !- ce film est le portrait d’un marin hors normes, et dont la survie miraculeuse lui valut le surnom d’homme-phoque. Propos de Baltazar Kormákur évoquant le vrai personnage que l’on aperçoit d’ailleurs dans le générique final : « C’était un homme grand avec des cheveux bouclés, mais il était jeune, 22 ans seulement, et il avait une sorte d’air sérieux, tout silencieux et timide qu’il était. Ce n’était pas un cliché du héros mais c’était quand même quelqu’un qui avait battu le destin. » Un adulte qui ne semble pas vraiment sorti de l’enfance et qui regarde le monde avec un regard perpétuellement étonné. Comme s’il était spectateur de sa propre vie : ses réactions sont en particulier étonnantes quand les toubibs mesurent sa résistance face à trois membres des commandos britanniques.
Les filmant en mer et à terre, dans ces soirées très alcoolisées qui précédent les départs en mer à l’aube, le réalisateur signe aussi un hommage fort aux pêcheurs d’Islande. « Nous sommes une nation de pêcheurs, dit-il, tout le monde est relié d’une façon ou d’une autre à un accident en mer. C’est un secteur incroyablement difficile et dangereux. » Sans jamais jouer sur du pathos facile, des images choc, il décrit avec finesse le quotidien des ces hommes perdus en mer. Et s’interroge sur les ressorts psychologiques qui permettent à certains de survivre dans des conditions extrêmes.
Une histoire humainement forte avec, en toile de fond, les décors majestueux et sombres de l’Islande, coincée entre les glaces et les volcans. Une description puissante d’un homme luttant face aux éléments qui, malheureusement, est un peu plombée dans la deuxième partie par l’approche plus didactique du traitement médical.
