UNE CITE COMME LES AUTRES…

LA CITE ROSE, de Julien Abraham – 1h37

Abec Azize Abdoulaye Diabate, Idrissa Diabate, Ismail Ouazani Ibrahimie, Zouher Rahim

Sortie : mercredi 27 mars 2013

Je vote : 3 sur 5

Quezako  ?

20444129 « Mitraillette », 12 ans, vit à la Cité Rose, sa cité de Seine-Saint Denis, proche de Paris. Un endroit qu’il ne quitterait pour rien au monde. Son univers, c’est sa famille : Isma, son cousin de 16 ans, qui admire Narcisse, le caïd du quartier et prend un mauvais chemin. Son grand frère, Djibril, 22 ans, étudiant à La Sorbonne et qui rêve de devenir avocat. Mitraillette, lui, aimerait juste sortir avec Océane, la plus belle fille du collège… Leurs destins sont lié au cœur de ses tours où les rêves, parfois, son à payer au prix fort…
Et alors ?
D’abord prévu pour une version en série télé, l’histoire a finalement fini au cinéma car le sujet ne semblait pas assez fédérateur aux patrons des programmes des chaînes. Et ce, grâce à l’appui de la société de production de Robert Guédiguian. La force de ce récit, c’est d’échapper à la représentation classique de la banlieue véhiculée par bien des médias comme  berceau de toutes les violences.
Réalisant ici son premier long métrage, Julien Abraham raconte : « On tenait absolument à parler de la « minorité invisible », qui veut que ses enfants échappent au trafic de drogue et vivent normalement en famille, mais qui n’arrive pas à se faire entendre. A chaque étape de notre travail, pendant 20444133les cinq années de gestation du projet, cela a été le moteur : faire un film qui parle de la banlieue sans en occulter les violences mais qui soit rassembleur et surtout pas source de divisions entre communautés. »
Pour ce faire, il s’est appuyé sur un casting patient de tous ces jeunes comédiens qui ont apporté une touche personnelle et donc un plus grand réalisme à leur personnage respectif. Le cinéaste poursuit : « Nous étions très à l’écoute de leurs remarques. Ils apportaient des modifications au scénario sans arrêt avec leurs propres expressions. Nous avons travaillé en atelier théâtre pendant trois mois avant le tournage. »Julien Abraham réussit son pari en décrivant une banlieue très diverse où les mamas africaines vivent à côté des caïds qui tentent d’embrigader certains de leurs rejetons, leur faisant miroiter le pognon facile ou les intimidant.
S’il y a des scènes très justes -tel l’entretien d’embauche chez l’avocat qui montre comment les préjugés ne sont pas d’un seul côté- le film est au demeurant un peu victime d’une certaine naïveté. La fin « ouverte », et renforcée par l’utilisation d’un flash-back un peu banal au demeurant, semble un peu trop outrée et le ton du récit est souvent tiraillé entre le réalisme et le conte pur et dur où l’on peut prendre des libertés avec la réalité.
HD-120127145248-1143_hd_cite_roseEn ce sens, si Julien Abraham revendique ouvertement l’influence du grand film brésilien La Cité de Dieu -qui décrivait comment deux jeunes des favelas tentaient d’échapper à la délinquance- il ne parvient pas à reproduire son intensité dramatique. Sans doute aussi par une mise en scène qui, sans être banale, reste trop sage, trop attendue. Il reste au demeurant un cinéaste dont il faudra suivre l’évolution car il affiche certaines ambitions.

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