LES ENFANTS PERDUS D’ARGENTINE

LOS SALVAJES, d’Alejandro Fadel – 1h59

Avec Leonel Arancibia, Roberto Cowal, Sofia Brito, Martin Cotari

Sortie : mercredi 27 mars 2013

Je vote : 3 sur 5

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Quezako ?

En Argentine, cinq adolescents s’évadent d’un centre de détention . Déterminés à fuir , ils commencent une longue marche à travers la pampa. Ils tuent et pillent les rares personnes qu’ils rencontrent sur leur route, chassent pour se nourrir, se droguent pour s’oublier. Ils s’enfoncent dans un paysage de plus en plus hostile et accidenté et finissent par se perdre. Le groupe se disloque, et chacun devient une menace pour l’autre. La sauvagerie les contamine petit à petit…

imagesPour…

Pour son premier long métrage, Alejandro Fadel -scénariste remarqué pour son travail  avec Pablo Trapero notamment Elefante Blanco– signe une œuvre audacieuse en forme de longue marche de ces jeunes paumés vers un monde d’Apocalypse où, au milieu de la nature, surgissent des restes de civilisation comme ce cimetière de voitures rouillées ou des personnages de marginaux, tel le fauconnier campé par une star du rock argentin, Ricardo Soulé. 

Fadel souligne : « La plupart des images et des idées qui traversent le film trouvent leur origine dans le conflit entre deux mondes : d’un coté, les jeunes hors-la-loi institutionnalisés, et de l’autre ce paysage bucolique, empreint de liberté et d’harmonie. C’est en combinant ces idées et ces images que j’ai conçu mon premier film en tant que réalisateur. » On ne peut qu’être séduit par une mise en scène ample qui joue aussi bien sur des focus serrés sur ce groupe de délinquants violents que sur des plans larges balayant cette nature sauvage et inviolée. Dans certaines séquences -tel l’enterrement sur un radeau au fil de l’eau d’un des jeunes- il parvient même à une indéniable poésie qui contraste avec la violence parfois à la limite du supportable de certains moments.

…mais avec des réserves

C’est justement la description soignée de cette violence qui peut paraître à la longue gratuite et ce, d’autant plus que l’on a peu d’information sur ces jeunes. Comme si l’odyssée de ces laissés-pour-compte qui s’expriment par la los-salvajes-2violence suffisait à tenir en haleine le spectateur, à la concerner. Au bout d’un moment, malgré la justesse de comédiens amateurs – qui ont « un vécu similaire à celui des personnages » souligne le réalisateur – on se sent un peu étranger à cette odyssée dont l’issue ne peut qu’être fatale, on le sent très vite.  A force, cet étalage de bruit et de fureur semble alors un brin gratuit. C’est dommage car le film a de réelles qualités visuelles et Fadel montre un sacré coup de griffe pour un premier film.

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