QUEEN OF MONTREUIL, de Sólveig Anspach – 1h27
avec Florence Loiret Caille, Didda Jónsdóttir, Úlfur Aegisson, Eric Caruso, Samir Guesmi
Sortie : mercredi 20 mars 2013
Mon avis : 3 sur 5
Quezako ?
Un début de l’été. Agathe est de retour chez elle à Montreuil. Elle doit se remettre à son travail de réalisatrice mais aussi faire le deuil de son mari brutalement décédé . Elle y parviendrait peut-être plus facilement si elle cessait de se trimballer avec l’urne funéraire et savait quoi faire des cendres ! L’arrivée inopinée à son domicile d’un couple d’Islandais, croisé à l’aéroport, d’un voisin toujours désiré mais jamais complètement conquis et… d’une otarie, vont lui donner les pouvoirs de reconquérir sa vie.
La cinéaste souligne d’emblée : « Queen of Montreuil » essaye de raconter la banlieue de manière différente. » Elle qui avait réussi un drame très touchant en décrivant le parcours d’une femme malade dans Haut les cœurs ! en 1999 réussit son coup avec ce récit où le fantasque le dispute au loufoque. Et une manière bien à elle d’évoquer des thèmes difficiles -le deuil, la perte des racines, la solitude- sans avoir l’air d’y toucher et en y injectant une belle dose d’humour. Elle souligne : « J‘ai pris goût à faire sourire les gens, il m’a fallu du temps et plusieurs films depuis « Haut les cœurs ! » mais il y a là pour moi un véritable enjeu, quelque chose de peut-être un peu bête, mais qui est l’ordre du bonjeur, transmettre aux spectateurs de la joie. » Ce qu’elle réussit aussi, c’est un improbable casting avec, au centre du jeu Florence Loiret Caille, capable aussi bien de se faire comprendre dans une langue tout terrain que de donner la réplique à … une otarie perdue sans être ridicule. Autour d’elle, gravitent bien des personnages étranges qui pourraient sortir d’un film de Pierre Etaix. Que ce soit la pétulante Didda Jónsdóttir, capable de dire des poésie en haut d’une grue de chantier, que Samir Guesmi, un ouvrier pas vraiment banal qui sait aussi, à sa manière, planer dans un quotidien pas toujours rose.
Alors, certes cette histoire peu paraître folle, décousue avec des introductions d’étranges dessins comme invitation au rêve mais il s’en dégage une vraie poésie et un réel hymne à la vie. En tout cas, Sólveig Anspach sait tricoter un univers bien à elle. Ce serait dommage de passer à côté…

