CLOUD ATLAS, de Lana Wachowski, Tom Tykwer et Andy Wachowski – 2h45
Avec Tom Hanks, Halle Berry, Jim Broadbent, Hugo Weaving, Jim Sturgess, Doona
Bae, Susan Sarandon et Hugh Grant
Sortie : mercredi 13 mars 2013
Je vote : 3 sur 5
L’histoire ?
À travers un récit qui couvre cinq siècles et se déplace dans plusieurs espaces temps, des personnages se croisent et se retrouvent d’une vie à l’autre… Tandis que leurs décisions ont des conséquences sur leur parcours, dans le passé, le présent et l’avenir lointain, un tueur devient un héros et un seul acte de générosité suffit à entraîner des répercussions pendant plusieurs siècles et à provoquer une révolution. Tout serait-il donc vraiment lié dans nos existences ?
Et alors ?
Inspiré du best-sellers de David Mitchell -sorti en France aux Editions de l’Olivier en 2007 sous le titre Cartographie des nuages– cette fresque ambitieuse nous fait faire, pendant près de trois heures, des sauts du passé au futur pour suivre les aventures de personnages dont les vies ont des interférences. Une vaste fresque philosophico-spatiale qui est l’œuvre de trois réalisateurs et amis Lana et Andy Wachowski (Matrix) et Tom Tykwer (Heaven entre autres). Ils ont du métier et le prouve dans une mise en scène qui a du souffle et qui, suite à un montage serré très efficace, se joue des frontières et des époques avec une réelle habileté. Lana Wachowski souligne : « Nous avons été immédiatement attirés par l’envergure des idées véhiculées par le livre : la compassion pour les êtres humains, la hardiesse et l’audace de l’écriture. C’est une histoire à la fois classique et pourtant complètement nouvelle »
En jonglant avec les époques, les réalisateurs signent un récit où la nature humaine domine par-delà les guerres de clan, la violence urbaine, et un monde déshumanisé. Interprétant pas moins de six personnages -comme Halle Berry- Tom Hanks, parfois méconnaissable, souligne : « C‘est une forme de narration extrêmement intéressante. Chacun peut y trouver son compte. A chaque instant, la caméra filme une cascade spectaculaire ou cerne une émotion. Dès que j’ai lu le scénario, je me suis demandé qui étaient ces personnages et puis les liens sont devenus évidents pour moi. Leurs combats artistiques, leurs batailles pour survive et les choix qui unissent une vie à l’autre m’ont aussi parus évidents et j’ai été complètement absorbé. »
Mais, par delà une mise en scène soignée et des numéros d’acteur assez surprenants – Halle Berry notamment ou Hugh Grant, très à l’aise en méchant plus noir que nature- le film souffre d’un certain salmigondis idéologique. Il est sans doute du à la difficulté d’adapter un tel livre sans enfoncer parfois le clou. Force de l’amour, combat contre les injustices, dénonciation de la violence, affres de la création…. toutes ces histoires qui se rejoignent en se croisant sont prétexte à mettre la nature humaine en valeur et la force des destins. Avec le symbole trop appuyé l’écran de la tache de naissance qui marque qu’une même âme se réincarne à travers le temps.
Alors, si la première partie du film tient la distance, au terme de près de trois heures de spectacle, les idées sont un peu trop générales pour tenir le spectateur en haleine. Même si les paysages naturels sont superbes et les effets spéciaux de Dan Glass très spectaculaires. Sans parler de quelques beaux moments de poursuites futuristes mais que l’on a déjà vues dans d’autres films.

