WEEK-END ROYAL, de Roger Michell – 1h35
Avec Bill Muray, Laura Linney, Samuel West, Olivia Colman et Elizabeth Marvel
Sortie : mercredi 27 février 2013
Je vote : 4 sur 5
Quezako ?
Juin 1939 aux Etats-Unis. Le Président Franklin D. Roosevelt attend la visite du roi George VI et de son épouse Elizabeth, invités à passer le week-end dans sa propriété à la campagne. C’est la première visite d’un monarque britannique aux Etats-Unis. La Grande-Bretagne se prépare à entrer en guerre contre l’Allemagne et espère obtenir l’aide américaine. Les bizarreries et l’étrange mode de vie du président étonnent les souverains. En ce week-end royal, pris entre les feux de sa femme, sa mère et sa secrétaire, les affaires internationales ne sont pas vraiment la priorité de Roosevelt qui est davantage intéressé par sa relation avec sa cousine Daisy…
Pourquoi y aller ?
Bill Murray le reconnaît lui-même : cette histoire était peu connue du grand public. Il souligne : « Roosevelt est l’un des personnages les plus formidables que j’aie jamais interprétés. Cette histoire, que je ne connaissais pas, montre
le côté humain de ce grand homme. » L’astuce suprême du scénariste Richard Nelson est d’avoir mêlé le privé et le public, le quotidien et le politique sans tomber dans la caricature. Pour donner corps à son récit, le casting est royal.
Outre Bill Murray, Samuel West est un savoureux Georges VI qui est victime d’un bégaiement féroce. Olivia Williams campe une Eleanor Roosevelt d’un naturel étonnant. Et Eliszabeth Wilson joue avec finesse l’envahissante mère de Roosevelt qui décide de tout dans la maisonnée. Enfin, il y a Laura Linney qui incarne Daisy (ci-contre), si importante dans la vie du Président. Elle souligne : Dans le film, Daisy est souvent silencieuse. Elle me fait penser à Alice dans son pays des Merveilles. Elle est propulsée dans un monde de personnalités importantes qu’elle observe. » Bill Murray ajoute : « Quand on lit les lettres et les journaux intimes de Daisy, on comprend que Roosevelt lui faisait une confiance absolue. Il savait qu’il pouvait compter sur son soutien. Il y a eu des moments dans sa vie où il se sentait seul face au monde. »Avec cette description savoureuse d’un week-end au sommet, Rober Michell ouvre une page vraiment méconnue de l’Histoire et filmer un moment qui aura un rôle décisif dans le conflit mondial sur le point d’éclater. Il dit : « Le week-end à Hyde Park on Hudson, douze semaines avant le début de la guerre est bien plus qu’une date charnière de l’Histoire; c’est un moment où le plus petit geste a un écho retentissant. Comme la théorie selon laquelle le seul battement d’ailes d’un papillon peut déclencher une tornage à l’autre bout du monde, le fait de mordre dans un hot-dog (en l’occurrence une saucisse de Franckort) conduire finalement à Omaha Beach et à la victoire de l’Europe. »
L’histoire montre aussi finement comment les protagonistes gèrent le pouvoir et la célébrité, comment aussi ils se comportent dans le privé. Enfin, ce film décrit bien comment Roosvelt fut un précurseur dans l’utilisation des médias modernes. Ainsi quand il va piquer une tête dans la piscine avec George VI, il sait qu’il peut compter sur la discrétion des journalistes qui posent leur appareil. Mais, il n’en sera pas de même quand le même roi devra avaler un hot-dog… Bref, un film qui traite de l’Histoire aussi grande que petite…


