L’ODYSSEE DU PILOTE ISRAELIEN ET DE L’ENFANT

dscf2407_2280 ZAYTOUN, d’Eran Riklis – 1h50

Avec Stephen Dorff, Abdallah El Akal, Loai Noufi,  Alice Taglioni

Sortie : mercredi 27 février 2013

Je vote  : 2 sur 5

Il s’agit ?

C’est l’histoire d’une rencontre inattendue entre un réfugié palestinien de 12 ans et un pilote de chasse israélien dont l’avion se fait abattre au-dessus de Beyrouth en 1982. Leur méfiance  initiale se transforme en amitié alors qu’ils traversent ensemble le Liban déchiré par la guerre au cours d’un voyage vers une terre qu’ils considèrent, chacun à sa manière, comme la leur…

img_0041_170Et alors ?

Depuis Les Citronniers (2008), on connaît le style d’Eran Riklis qui signe des histoires originales évoquant des sujets politiques de manière détournée. Et ce en retravaillant le scénario original de Nader Rizq qu’il trouvait trop « politique ». Il souligne : « Je suis Israélien et il y a des terrains sur lesquels je ne m’aventure pas. Pour moi, pour éviter de faire de la politique, il faut présenter les choses le plus le plus clairement possible, presque comme si l’on proposait un genre de cours magistral sur la politique moyenne-orientale : le gamin dit ceci, le pilote dit cela : à vous de voir. » Cette fois, il construit son film comme une odyssée construite autour du « retour au pays » de deux êtres que tout oppose.

D’un dscf1801996côté, Fahed, cet adolescent palestinien qui a grandi à Beyrouth entre les tirs des snippers et les bombardements israéliens, qui a vu mourir son père de l’éclat d’une bombe. Et de l’autre, Yoni, pilote israélien qui croît en une guerre juste et veut défendre son territoire des attaques palestiniennes. Mais, dès lors qu’ils sont embarqués dans la même aventure, ils apprennent à se connaître. Le cinéaste poursuit : « C’est un film sur la découverte des préjugés, les siens et ceux des autres, et sur la possibilité d’envisager les choses autrement. »

Eran Riklis n’a pas manqué son casting et aussi bien Stephen Dorff que le jeune acteur israélien  Abdallah El Akal sont parfaits dans leur rôle. Après Somewhere, de Sofia Coppola, Stephen Dorff se glisse à merveille dans la tenue de ce pilote de F-16. Il déclare : « Quelque chose a changé la vie de ces deux êtres pour toujours. C’est ce qui me plaît le plus dans cette histoire : sa profonde humanité et le fait que si on colle deux personnes ensemble, quelles qu’elles soient, pour un périple de plusieurs semaines comme celui-ci, elles vont inévitablement se rendre compte à quel point elles se ressemblent. Arrive un moment où la carapace tombe et on constate qu’on est tous pareils, qu’on soit noir, blanc, palestinien, israélien, musulman, chrétien ou juif. »

dscf2075_1678Pour autant, les bons sentiments ne font pas les grands films et ce récit se perd un peu en route passé l’ouverture à Beyrouth en guerre dont la violence quotidienne est très bien décrite. Mais, le long périple du pilote et de l’enfant vers Israël n’échappe pas à certaines invraisemblances : du chauffeur de taxi qui accepte une course très dangereuse à acceptant d’être payé à l’arrivée à la traversée du champ de mines dont les deux « héros » sortent sains et saufs. Sans parler de la présence pas vraiment crédible non plus d’Alice Taglioni, en officier des forces de l’ONU qui apparaît au détour d’une rue de Beyrouth avant de resurgir à la frontière israélienne. Ce sont alors les limites de cette fable en faveur de la paix, au final trop belle pour être vraiment crédible et émouvante…

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