NAÎTRE PERE, de Delphine Lanson –
Documentaire – 1h20
Sortie : mercredi 13 février 2013
Je vote : 3 sur 5
Pacsés depuis treize ans, Jérôme et François voulaient un enfant depuis le début de leur relation. Après un parcours du combattant , ils avaient presque abandonné tout espoir de fonder une famille quand ils ont vu, il y a deux ans, un documentaire sur les mères porteuses. Ce jour-là, ils ont décidé de repartir à la conquête de leur paternité. Mais, aux Etats-Unis dans le Wisconsin qui autorise de faire appel à des mères porteuses.
2 raisons d’aller voir ce film ?
Comprendre, loin de toute caricature, ce désir d’homoparentalité. Même si le film dépasse ce thème et évoque d’abord du désir de devenir père, le fait que ce soit un couple d’hommes qui fasse la démarche a une résonance particulière surtout dans le contexte politique actuel. La réalisatrice dit au demeurant : « Naître père » est au cœur des débats actuels sans être un film militant. Nous voulons que mon film soit visible sur grand écran pendant les débats sur le mariage et l’adoption. Nous avons donc décidé de le sortir par nos propres moyens, indépendamment des contraintes de calendrier des distributeurs. »
Armé d’un Canon Eos 60 D, qui permet un tournage économique et léger, elle a suivi le couple entre décembre 2010 et juillet 2011, entre Paris et le Wisconsin, aux États-Unis. Un voyage sur la durée qui a permis à la réalisatrice de
mieux cerner les motivations de Jérôme et François, qu’elle connaît au demeurant depuis longtemps. Et la démarche de ces deux garçons n’a rien de hasardeuse mais est construite, raisonnée, argumentée non sans une dose certaine d’humour et d’autodérision. Elle ajoute : « Leur démarche n’est pas anodine pour les enfants. Ils ont consciemment choisi le cas de figure le plus encadré, le plus transparent possible. Ils ont pris soin de rencontrer tous les intervenants présents dans le processus de procréation. De la donneuse d’ovocytes à la mère porteuse en passant par le médecin traitant de Colleen ainsi que toute sa famille et celle de Frank son mari. »
Un traitement où l’émotion parle. Si la réalisatrice ne rentre pas dans les détails matériels de cette procréation vie une mère porteuse, elle a préféré capter les émotions, en saisissant de façon subjective et délicate les instants forts de la vie de ce couple. Qu’il regarde les jumeaux nés à travers les vitres de la salle de surveillance de l’hôpital ou qu’ils les présentent aux enfants de Colleen et Frank. Mot de la fin à la réalisatrice : « C’est un road-movie d’un genre particulier, un road-movie dont la destination n’est pas un nouveau lieu mais un nouvel état, celui de père. »
Plus que la facture au demeurant classique de ce documentaire, c’est la force et la qualité du témoignage que l’on retient ici. Et qui élève un peu les débats ressassés sur le petit écran par des politiques en mal d’inspiration…

