GANGSTER SQUAD, de Ruben Fleisher – 1h51
Avec Josh Brolin, Ryan Gosling, Sean Penn, Nick Nolte, Emma Stone
Sortie: mercredi 6 février 2013
Je vote : 3 sur 5
Los Angeles, 1949. Originaire de Brooklyn, Mickey Cohen (Sean Penn), caïd impitoyable, règne sans partage sur le crime organisé, mettant la main sur l’argent de la drogue, de la prostitution et – dès qu’il en a l’occasion – des paris clandestins qui se font de la Californie jusqu’à Chicago. Il profite non seulement de la protection de ses propres gorilles, mais aussi des policiers et des hommes politiques qu’il a soudoyés. Aucun flic n’ose se frotter à sa bande… sauf peut-être une équipe de policiers de Los Angeles pas comme les autres. Dirigés par les sergents John O’Mara (Josh Brolin) et Jerry Wooters (Ryan Gosling), ces flics de l’ombre s’unissent pour tenter de mettre coffrer Mickey Cohen.
Les raisons d’y aller ?
On connaît mieux Al Capone que Meyer Harry Cohen, et pourtant l’homme a bel et bien existé et fait régner une terreur certaine sur Los Angeles. Gangster Squad retrace les aventures des policiers du LAPD qui, grâce à une mission secrète, ont tout fait pour reprendre le contrôle de la ville. Paroles de Ruben Fleisher : « Quand j’ai commencé à réfléchir au film, le seul personnage sur lequel tout repose me semblait être Cohen, ce type épouvantable à la personnalité hors du commun. J’ai
tout de suite pensé à Sean Penn, si bien que c’était génial qu’il nous donne son accord. Mickey est un personnage à la fois fort, marquant et effrayant, et Sean possède cette part d’ombre, cette tension et ce sens de l’humour qu’il me fallait. » Effectivement, l’humour fait mouche dans une histoire parcourue de bout en bout par la violence et qui offre quelques séquences très dures. Il est renforcé par la présence de ce vieux flic qui semble tout droit sorti d’un western et préfère le colt à la mitrailleuse.
Même si l’accumulation des effets tourne parfois au « grandguignolesque » façon BD, le cocktail prend et a des arguments pour ne pas perdre le spectateur en route. Il est vrai, de Josh Brolin à Sean Penn, le casting est au-dessus de tout soupçon. Sean Penn souligne : « Je me suis dit que ce serait intéressant de m’inspirer de quelques éléments, seulement du parcours de Cohen. C’était un vrai combattant, mais il avait un style de combat beaucoup plus sauvage qu »aujourd’hui et d’ailleurs, c’était un type assez primitif à pas mal d’égards. » Face à lui, Josh Brolin campe un flic sans états d’âme et dévoué à sa cause : pour la faire triompher, tous les moyens sont bons même s’il est borderline. Il raconte : « Je suis originaire de Los Angeles, et ma famille vit en Californie depuis sept générations. Du coup, je suis très fier de ma ville natale. C’est pour cela que je me suis senti proche d’O’Mara. Ce qui m’a également plus chez lui, c’est que même s’il n’obéit pas strictement aux règles et qu’il n’aime pas la bureaucratie, il a de vraies valeurs. Il voit bien qu’il y a des injustices qu’il faut réparer et il pense qu’il peut contribuer à améliorer les choses. » Quand à Ryan Gosling, il joue avec une certaine efficacité ce flic à la frontière de
deux mondes, et qui hésite d’abord à « jouer les héros« , après être rentré entier de la guerre.
Dans cet univers viril, Emma Stone apporte avec le personnage de Grace la touche de sensualité nécessaire au genre tout en permettant au réalisateur de dresser en toile de fond une description d’Hollywood et ses mirages. Rêvant de devenir actrice, Grace devient finalement la compagne du plus grand truand de L.A. Dans ses apparitions, notamment celle où elle est très sensuelle dans sa robe rouge, elle est un mélange de bien des comédiennes des années 40 : « Comme Grace veut devenir une star, je crois qu’elle s’inspirait de toutes les femmes qu’elle admirait, en essayant de toutes leur ressembler… »
Assez efficace film de genre, monté avec une grande efficacité, Gangster Squad tient certaines de ses promesses -même si ces flics semblent souvent passer entre les balles des mitraillettes, en bon héros de BD, ce qu’ils ne sont pas- jusqu’au dénouement où le propos moralisateur sonne un peu niais. Comme s’il fallait absolument une touche de morale pour se faire pardonner des tranches de vie pas vraiment catholiques. Toujours ce bon vieux puritanisme made in USA…

