ULTIMO ELVIS, de Armando Bo – 1h31
Avec John Mc Inerny, Alejandra Olemberg, Margarita Lopez
Sortie : mercredi 16 janvier 2013
Je vote : 3 sur 5
Quezako ?
A Buenos Aires, Carlos Gutiérrez est un Elvis embauché pour une agence de sosies. Pour cet ouvrier d’une usine de ferrailles, être Elvis est un mode de vie, une façon d’être et d’agir. Quand son ex-femme a un grave accident de voiture, il doit endosser son rôle de père car sa fille a besoin de lui. Pour autant, il n’oublie jamais Elvis…
Et alors ?
S’il est un mythe éternel, c’est bien Elvis, une star qui a tout connu, tout inventé avant de sombrer. En suivant le parcours d’un homme qui vit sa vie en imitant celle du King, Armando Bo signe une histoire sur le déni de personnalité qui peut conduire aux portes de la folie. Il raconte : « Le personnage principal, Carlos ou Elvis, a un talent qui est de chanter incroyablement bien. Mais, comme il n’a pas de personnalité propre, il choisit d’imiter quelqu’un d’autre. Je pense que d’une certaine manière, nous sommes tous le double de quelqu’un. »
Dans la première partie, où il suit les déambulations de Carlos dans Buenos Aires, entre sa petite entreprise de récupération de matériel, lugubre, et des salles de fêtes qui ne respirant pas la gaieté non plus, Armando Bo signe un récit d’autant plus émouvant que l’acteur principal est tout à fait étonnant. A l’origine prévu pour être le coach de l’acteur retenu, il a finalement passé des essais et récupérer le rôle. Chanteur de formation, John Mc Inerny fait une prestation sans failles d’Elvis, d’autant plus qu’il ne sombre pas dans la caricature. Mais, micro en main ou devant un piano, on le sent progressivement gagné par cette folie personnelle. Même s’il sait, lui, très bien qui il est : « Quant à ma relation d’Elvis, elle est faite de respect et d’admiration, mais je suis bien conscient qu’Elvis, c’est Elvis, et moi, c’est moi. »
Là où le récit pêche c’est quand Elvis-Carlos se confronte au rêve américain dont on sent vite qu’un tel choc ne peut conduire qu’au drame dans ce voyage de retour aux sources. Le film alors s’essouffle un brin et le spectateur ressent moins d’empathie avec ce personnage au moment même où son parcours va coller au plus près à celui de son idole dans le célèbre cadre de Graceland.
