PAR AMOUR, de Laurent Firode – 1h55
avec Valérie Mairesse, Valérie Vogt, Frédéric Bouraly, Sophie Mounicot, Jean-Paul Muel, Mata Gabin, Nicky Naude
Sortie : mercredi 26 décembre 2012
Je vote : 3 sur 5
Dans un cours de théâtre amateur, les élèves répètent Roméo et Juliette. Loin des planches, les élèves et leur professeur vivent,d’originale façon, des histoires d’amour presque aussi fortes que celle de Shakespeare.
Et alors ?
Derrière une affiche un brin banale et des comédiens pas vraiment connus, se cache une jolie comédie sentimentale où Laurent Firode -remarqué en 2000 par Le Battement d’ailes du papillon, avec Audrey Tautou- se joue des histoires d’amour dans un récit choral, non dénué de surprises. Il y a du Woody Allen dans sa manière de porter un regard distancié sur la vie, de traiter avec humour les sujets les plus lourds ou cruels. Une fois encore, il est question de hasard dans ces histoires croisées. Le cinéaste raconte : « Le hasard est le moteur essentiel de la vie et par
conséquent des histoires. Et si parfois le hasard peut paraître providentiel, ce n’est que par hasard ! C’est comme le loto. Celui qui gagne n’a pas joué le bon numéro. Il a joué un numéro, ni bon, ni mauvais. C’est seulement lors du tirage que ce numéro devient le bon ou le mauvais. Il n’y a aucune prédestination. »
Passé un moment où l’on se sent un peu largué devant tant de récits croisés, on embarque sans barguigner dans une histoire où il n’y a que des second rôles, un choix délibéré de Laurent Firode qui souligne : « L’idée de départ du film est une sentiment que j’ai parfois éprouvé au théâtre : devant une pièce même passionnante, mon attention quelques fois distraite se porte sur des spectateurs qui m’entourent et je me dis que leurs histoires doivent être plus intéressantes que l’histoire qui se déroule sur scène. Les personnages dans l’ombre ont peut-être des histoires bien plus riches et passionnantes que celle qui est mise sous le feu des projecteurs. C’est à cause de cet état d’esprit que je me suis porté spontanément vers le film « choral ». Ici, il n’y a pas de héros et de personnages secondaires. Il n’y a que des héros. Nous sommes tous les héros de notre histoire. »
Entre Rémi (Alain Zef) et Julien (Patrick Dross), flic maladroit, qui se disputent l’amour de Marie, la discrète (Iréne Ismaïloff); entre Elisabeth (Mata Gabin) qui rêve de maternité, et le couple formé par Angelo (Jean-Paul Muel), le metteur en scène qui rêve de vivre un dernier amour avec Sacha (Renato Ribeiro), son amant à la dégaine très pasolinienne… cette histoire se dévoile -in fine- comme un hymne à la vie. Une petite musique se dégage alors de cette œuvre chorale où l’on découvre petit à petit des personnages qui semblent proches de nous. Tout est dit, même les plus douloureuses, mais avec une extrême légèreté. C’est ce qui fait le sel de cet opus sympathique.

