QUAND ANG LEE NOUS SEME EN MER..

L’ODYSSÉE DE PI, d’Ang Lee – 2h05

Avec Suraj Sharma, Irrfan Khan, Tabu, Rafe Spall, Gérard Depardieu

Sortie : mercredi 19 décembre 2012

Je vote : 3 sur 5

8020536940_907ddca2fb_mQuezako ?

Après une enfance passée à Pondichéry en Inde, Pi Patel, 17 ans, embarque avec sa famille et les animaux du zoo parternel sur un navire qui met cap sur le Canada pour permettre à son père de repartir à zéro.  Le naufrage du cargo en pleine mer bouleverse la vie du jeune homme : il est seul survivant à bord d’un canot de sauvetage … même si un  féroce tigre, Richard Parker, est aussi de la dérive sur l’Océan.

Et alors ?

Adapter un tel roman à succès signé Yann Martel a pris plus de dix ans et c’est finalement le réalisateur oscarisé du Secret de Brokeback Mountain qui est parvenu à ses fins. Il faut bien le dire, il fait une utilisation assez époustouflante de la 3D mise au service d’un grand spectacle qui flirte entre réalisme et fantastique, multiplie les pistes et propose même des scènes complètement surréalistes comme celle de l’île aux milliers de suricates. Et rien que la création numérique du tigre à partir de véritables animaux du Bengale est une totale 8020528490_e879321a2a_mréussite. Tourné entre l’Inde, et Taïwan où fut construit le plus grand bassin à vagues jamais réalisé.

On y découvre aussi un acteur qui sait jouer sur le registre des émotions. Alors que c’était son frère qui postulait pour le rôle, Suraj Sharma a gagné ses galons de comédien après une série d’auditions. Récit d’Ang Lee himself : « Nous cherchions un jeune homme qui possède l’innocence pour captiver notre attention, la profondeur du caractère pour nous briser le cœur et le physique nécessaire pour incarner Pi au cours de son périple. Pendant son audition, Suraj a littéralement empli la pièce. Il nous a communiqué à tous une  force émotionnelle qu’il exprimait principalement à travers son regard. Sa faculté naturelle à adhérer à l’univers du récit est un trésor rare. » Agé de 17 ans durant la majeure partie du tournage, le comédien est étonnant. Il a même appris à réaliser ses propres cascades, ce qui donne encore plus de poids à sa prestation.

8020538372_2788211703_mPour autant, devant une si longue odyssée et malgré les vraies qualités de la mise en scène, le film tourne un peu en rond, semble porté par les vagues comme le canot qui dérive sur l’océan. Le propos reste le plus souvent d’une naïveté confondante et les références divines fleurent bon un exotisme de bon aloi. Les fantasmes en Technicolor ne suffisent pas alors à porter ce message spirituel qui sent la redite. Et in fine, le spectateur s’ennuie un peu malgré de si belles images. C’est d’autant plus dommage qu’Ang Lee a demandé à Steve Callahan, auteur de A la dérive : 76 jours perdu en mer, de jouer les assistants sur le tournage pour exprimer les émotions d’un naufragé à la dérive. Bref, on sort un brin déçu quand le générique défile. Et ce, malgré de très, très belles images…

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