ERNEST ET CÉLESTINE, de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier – 1h19
Dessin animé avec les voix de Lambert Wilson et Pauline Brunner
Sortie : mercredi 12 décembre 2012
Je vote : 4 sur 5
Quezako ?
Dans le monde des ours, se lier d’amitié avec une souris n’est pas courant. Pourtant, Ernest, un ours marginal, musicien et clown, accueille chez lui la petit Célestine, une orpheline qui a fui le monde souterrain des rongeurs. Les deux amis vont s’unir face aux empêcheurs de tourner en rond…
Et alors ?
Voilà un bien bel hommage à l’univers de la vingtaine de livres écrit, dans les années 80, par Gabrielle Vincent, auteure, dessinatrice et conteuse belge, née à Bruxelles en 1929 et disparue en septembre 2 000. Elle qui disait : « Les histoires que je dessine sont souvent des histoires vécues ou observées. J’en ai le scénario dans la tête, et lorsque je prends le crayon, puis la plume, tout vient très vite. Je dessine un peu comme une somnambule, comme si ce n’était pas moi. »
Contacté dans son école d’animation La Poudrière, Benjamin Renner a fait un joli travail d’équipe pour redonner vie à l’univers de Gabrielle Vincent. Le producteur Didier Brunner l’a embauché pour travailler d’abord sur le développement graphique du projet. Benjamin Renner raconte la suite : « Cela correspondait exactement à ce que je souhaitais faire en sortant de l’école : travailler sur un dessin très épuré, minimaliste mais juste. Je voulais traduire des émotions et des sentiments en quelques traits et suggérer les mouvements par une animation subtile. » Il a mis avec beaucoup de finesse l’univers scénarisé par l’écrivain Daniel Pennac en construisant pas à pas avec lui son récit. « Je lui suis infiniment reconnaissant d’avoir laissé son scénario entre mes mains, dit-il, alors que je sortais d’une école. Il m’a fait confiance et m’a toujours soutenu dans les moments de doute. »
C’est Lambert Wilson et Pascale Brunner qui donnent de la voix dans ces aventures en forme d’hymne à la tolérance. Car, sous le conte de Noël, le film est aussi une façon de montrer comment les humains peuvent être grégaires, comment l’homme a tendance à se ranger dans un conformisme ambiant. Derrière l’esprit de clocher du petit village où évoluent ses personnages, Ernest et Célestine offre au final un message assez fin sur la société, les bonnes et les mauvaises réputations… Et ne décrit pas l’humanité comme un pays de… bisounours, ce qui peut réunir autour de l’écran aussi bien les petits que les grands. Le mot de la fin à Lambert Wilson qui souligne justement : « Ce traitement à l’aquarelle des décors est particulièrement audacieux à une époque où l’on bombarde les enfants avec des images très colorées, pleine d’effets spéciaux, de 3 D. » Un vrai bon moment à passer en famille…
