TEHERAN : LES ENFANTS OUBLIES

LES DERNIERS JOURS DE L’HIVER, de Mehrdad Oskouei

Documentaire – 52 minutes

Sortie : mercredi 21 novembre 2012

Je vote : 4 sur 5

L’histoire ?

Juste avant le nouvel an iranien dans une maison de correction pour mineurs.  La caméra suit la vie de sept adolescents retenus dans ce lieu pour des raisons diverses. Ils racontent  leur parcours et leur envie d’échapper à un tel destin.

Pourquoi aller le voir ?

« Je voulais comprendre leur vie quotidienne, descendre dans les profondeurs de leurs âmes et de leur monde affectif, découvrir leurs souhaits, leurs rêves, leurs effrois, leurs plaisirs et leurs cauchemars », explique Mehrdad Oskouei, qui est déjà l’auteur de 25 court-métrages et documentaires plusieurs  fois récompensés en Festivals.

Né à Téhéran en 1969, d’abord passé par la photographie, le cinéaste a pris le temps d’apprivoiser les enfants en passant une semaine avec eux avant de tourner. Il y a gagné une indéniable confiance de la part de ces ados de moins de 15 ans qui se confient sans détour à la caméra, évoquent aussi bien les actes qui les ont conduits dans ce Centre que leurs peines, leurs rêves. Le documentariste y a même gagné le surnom de « Tonton Mehrdad ». Il raconte : « Je suis devenu leur confident. Ils me parlaient de tout. Cette amitié s’est consolidée durant le tournage. Ils parlaient librement devant la caméra ». Cela a sans doute permis des moments tout à fait étonnants comme celui où ces gamins rejouent une séquence de tribunal comme si la réalité pouvait dépasser parfois la fiction.

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Ce doc est au demeurant une première : jamais les autorités n’avaient autorisé une équipe de cinéma à tourner deux semaines dans un tel Centre et à questionner ses pensionnaires en les suivant aussi bien dans les murs que lors d’un voyage pour découvrir la mer et échapper un temps à l’enfermement. En s’efforçant d’être « un témoin silencieux qui ouvre grand ses yeux et ses oreilles », Mehrdad Oskouei signe un document fort et troublant sur ces enfants laissés-pour-compte en se « contentant » de montrer au plus près la réalité de leur quotidien.

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