DELPECH SE JOUE DE SON IMAGE

L’AIR DE RIEN, de Grégory Magne et Stéphane Viard

Avec Michel Delpech, Grégory Montel et Christophe Miossec

Sortie : mercredi 7 novembre 2012

Je vote : 3 sur 5

Quezako ? Michel Delpech vit retiré dans une maison d’Auvergne, accumulant  retards d’impôts et amendes impayées. Un jeune huissier de justice, Grégory Morel, est mandaté pour le saisir. Bercé par ses tubes dans sa jeunesse, Grégory ne peut se résoudre à confisquer ses biens. Pour l’aider à s’en sortir, il se sert de son carnet d’adresse professionnel et l’entraîne sur les routes d’une tournée assez farfelue de discothèques en faillite en scènes improvisées lors de fêtes locales…

Pourquoi aimer ce film ?

Derrière le retour aux affaires d’un chanteur oublié et talonné par le fisc, il y a un regard sur la crise actuelle. L’air de rien, l’histoire a un ton, sinon polémique, du moins politique en montrant comment la loi peut être appliquée brutalement ou non. En ce sens, l’opposition entre les deux huissiers associés – l’un plus humain, très bien campé par Grégory Montel un comédien venu du théâtre qu’il faudra suivre sur grand écran, l’autre plus légaliste- prend tout son sens.

Pourquoi, les deux réalisateurs ont pensé à Michel Delpech pour camper ce chanteur qui repart sur les routes ? Réponse de Stéphane Viard : « Chacun de ses tubes est un petit film. Les paroles s’articulent comme des petites chroniques de l’époque sur le divorce, le licenciement… On sentait qu’elles pouvaient résonner en profondeur chez le spectateur, et apporter toute leur force à notre histoire. »

Ce diaporama nécessite JavaScript.

L’autre bonne surprise du film, c’est la prestation d’un Michel Delpech qui a connu aussi bien le haut de l’affiche que les galères même s’il souligne d’emblée : « Dans ce film, ce ne sont ni mon personnage, ni ma vie qui sont le thème du film mais la vie de cet huissier, son rapport à son père… Si « L’Air de rien » avait tourné autour de ma propre personne, je ne l’aurais pas fait. Ce qui m’intéressait, c’était de me mettre au service de cette histoire. » Pour autant, les réalisateurs ont su tirer le maximum du chanteur et de son parcours ce qui confère une belle authenticité au récit.

Sur un point de départ grave, ils parviennent à signer une fable où l’humour désamorce les moments les plus lourds. Il n’y a jamais ainsi de sinistrose mais un regard bienveillant sur des gens simples.  Ainsi quand Michel Delpech chante un de ses tubes « Le Loir et Cher » sur une scène improvisée devant un maigre public. Ou quand il retrouve une de ses anciennes amoureuses. C’est cette petite musique de la vie qui, l’air de rien, nous accompagne durant tout le récit… Avec un moment émouvant  et étonnant quand le personnage campé par Delpech croise la route du chanteur Miossec, dont il a saboté le concert.

Laisser un commentaire