UN TUEUR FACE A SON KARMA

HEADSHOT, de Pen-Ek Ratanaruang – 1h45

avec Nopachai « Peter » Jayanama, Celine « Cris » Horwand

Sortie : mercredi 31 octobre 2012

Je vote : 3 sur 5

Le thème ?

En Thaïlande.  Soumis au chantage d’un politicien influent, Tul, un flic intègre est accusé d’un crime qu’il n’ a pas commis.  Habité du désir de se venger, il est recruté comme tueur à gages par un groupe  qui élimine tous ceux qui se croient au-dessus des lois. Blessé à la tête lors d’une mission, Tul se réveille après trois mois de coma pour découvrir qu’il voit désormais le monde à l’envers. Il veut démissionner mais pourra t-il à son karma de tueur à gages ?

Et alors  ?

 Pen-Ek Ratanaruang s’est inspiré  d’un roman  noir de Win Lyovarin, pour écrire ce scénario où il est question de destin à travers le parcours d’un homme qui endosse plusieurs identités servant comme autant de prétextes à des actes d’une pièce dramatique : flic, tueurs, moine, amant… Un héros qui a la particularité -suite à sa blessure par balle en pleine tête- de voir le monde à l’envers. Le cinéaste note : « Quand à la vision inversée de notre héros, on peut l’interpréter comme une illustration de l’irréversibilité de la loi du karma. Comment atteindre la rédemption dans de telles conditions ? Je pense qu’il ne s’agit pas d’être un bon bouddhiste, mais plutôt d’accepter les conséquences de nos actes. »

Dépeignant avec un réalisme sans fard, une société thaïlandaise gangrénée et corrompue, le cinéaste laisse planer peu de doutes sur le dénouement final mais son habilité consistes à multiplier les pistes pour brouiller le jeu et ménager le suspense jusqu’à son terme, même si certains moments sont un peu confus.

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Sachant aussi bien utiliser les ficelles d’un cinéma commerciale que faire montre d’une vraie griffe d’auteur, Pen-Ek Ratanaruang fait montre d’une vraie maestria à la caméra pour raconter comment Tul est, quoi qu’il fasse, toujours rattrapé par la violence. Dans les scènes de nuit, notamment dans celle où Tul et sa compagne sont poursuivis dans les bois sous une pluie de mousson, il fait preuve d’un sens consommé de la mise en scène. Le travail du directeur de la photo Chankit Chamnmkaipong y est tout à fait remarquable. Une plongée dans un univers noir qui ne peut laisser insensible même si on se doute  assez vite de la chute de l’histoire.

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