SANDRINE BONNAIRE, UNE VRAIE CINEASTE !

J’ENRAGE DE SON ABSENCE, de Sandrine Bonnaire – 1h39

Avec William Hurt, Alexandra Lamy, Augustin Legrand, Jalil Mehenni

Sortie : mercredi 31 octobre 2012

Je vote : 4 sur 5

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L’histoire ?

Après dix ans d’absence, Jacques ressurgit dans la vie de Mado avec lequel il vécut en couple avant de vivre une séparation douloureuse, suite à la mort accidentelle de leur enfant. Mariée et mère de Paul, 7 ans, Mado a refait sa vie quand Jacques n’a pas pu faire son deuil.  Entre Paul et Jacques, une grande  complicité s’établit au point de le pousser à agir de façon étrange et de bouleverser la vie de Mado et de son mari…

2 raisons d’aller voir ce film ?

Découvrir la griffe d’une vraie réalisatrice.  On ne présente plus l’actrice Bonnaire dont la présence a marqué bien des films depuis ses débuts avec Pialat. Elle nous avait déjà étonné en racontant dans un documentaire, Elle s’appelle Sabine, la vie de sa sœur dont l’autisme fut tardivement diagnostiqué et traité.  En passant à la fiction pure, elle surprend encore par une histoire à tiroir où il est autant question d’un amour impossible que du travail de deuil, de la jalousie dans le couple, de l’éducation… Avec, en prime, des moments de vraie suspense avec toutes les séquences qui se passent dans la cave banale d’un immeuble de banlieue. La présence centrale du petit garçon  dans l’histoire permet à la cinéaste de montrer la puissance de l’imaginaire enfantin. Sandrine note : « Un enfant n’a pas de jugement sur les autres. Et surtout à la base, un enfant est un aimant. »

En passant de l’autre côté de la caméra, Sandrine Bonnaire s’affirme aussi par son sens de la direction d’acteurs. « J’aime beaucoup le minimalisme dans le jeu. C’est un peu ma quête, et du coup, je les ai tous amené à cela. Nous nous sommes beaucoup parlé avant le tournage. Avec des acteurs aussi talentueuse, il ne s’agit pas de leur expliquer comment jouer, mais de les éclaire sur la compréhension de chaque acte du personnage. » Rien que la simple étreinte qui marque les retrouvailles entre Mado et Jacques lui permet d’en dire beaucoup sur l’histoire passée du couple. Elle dit : « Je voulais montrer que les corps parlent. Sans explication, sans mot, ils ont un vécu, une mémoire. »

Face à William Hurt, absolument extraordinaire de bout en bout dans le personnage de Jacques, bloqué dans le drame passé, Alexandra  Lamy exprime toute la légèreté de vivre d’une femme qui a retrouvé le goût de vivre avec son nouveau compagnon. Pour autant, elle ne tire pas un trait sur son passé. Quand à Augustin Legrand, il campe avec finesse un père aimant et qui soudain bascule quand il découvre la vérité.

Porté par la musique inattendue d’Arvo Part et surtout d’Henryk Gorecki -une autre belle trouvaille de la réalisatrice- cette histoire nous cueille en plein cœur. Sandrine Bonnaire est aussi une réalisatrice de grand talent avec laquelle il faudra désormais compter…

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