
LE GUETTEUR, de Michele Placido – 1h29
avec Daniel Auteuil, Mathieu Kassovitz, Olivier Gourmet, Francis Renaud
Sortie : Mercredi 5 septembre 2012
Je vote: 3 sur 5
Quezako ?
Le commissaire Mattei est tout prêt d’arrêter un notoire gang de braqueurs de banques en pleine action. Lors de l’intervention de ses troupes, un tireur d’élite, en couverture sur les toits, met hors de combats bien des flics et permet à ses complices de s’enfuir. Dans la fuite, l’un des gangsters est grièvement blessé. Tandis que Mattei organise une gigantesque chasse à l’homme, le gang essaie de rebondir mais rien n’est plus difficile…
J’ai aimé ?
L’univers noir et violent du récit. En débarquant en France, Michele Placido se joue habilement des codes du film de genre, avec une entrée en matière solide où le coupable est d’entrée de jeu désigné ce qui permet au cinéaste de nous guider dans un flash-back riche en rebondissements. L’ancien flic (son premier métier) sait de quoi il parle quand il raconte une histoire de flics. Et pourtant, il a un temps hésité à passer la frontière pour tourner à Paris suivant la proposition du producteur Fabio Conversi, séduit par son Romanzo criminale (2005) . Témoignage de Michele Placido : « Faire tourner un polar d’inspiration très française par un Italien m’a
beaucoup honoré, même si l’idée m’a fait peur au départ. Après avoir décortiqué le scénario et su que Daniel Auteuil, Mathieu Kassovitz et Olivier Gourmet seraient de l’aventure, je me suis senti plus serein ».
Des acteurs d’une redoutable efficacité. Aucun temps mort à signaler dans l’affrontement Auteuil-Kassovitz qui jouent à la perfection leur partition. Kassovitz notamment dans la peau du mystérieux snipper qui s’exprime avec un minimum de mots. Auteuil lance avec un beau brin d’humour : « J’ai beau avoir pas mal de films à mon actif, dont des polars, le plaisir est resté heureusement intact (…) Je suis heureux chaque fois que l’on m’offre la chance de pouvoir évoluer, de trouver encore un rôle à ma portée et qui correspond à mon âge. Par exemple, je cours moins qu’auparavant mais je vise toujours aussi bien ». Dans un registre plutôt nouveau pour lui, Olivier Gourmet fait une réjouissante composition d’un médecin aussi veule que tortueux, capable de bien des tours pour sauver la mise. Un vrai salaud de polar !
Des faiblesses du scénario. On se demande pourquoi les scénaristes ont voulu compliquer l’histoire à ce point, notamment avec l’histoire du fils du commissaire, tué au combat, et qui n’apporte au final pas grand rebondissement au récit, le compliquant même.
Un manque de rythme. Le film est un peu victime de son début en fanfare où les cartes sont clairement mises sur la table. Après une telle exposition en fanfare, le casse flamboyant, la deuxième partie traîne un brin en longueur. D’autant plus que certaines scènes ne se justifient pas vraiment comme celle où le toubib incarné par Olivier Gourmet débarque chez un marchand de voiture très classe (Michele Placido, lui-même) qui, à ses heures, fait dans les faux papiers. L’occasion de découvrir l’apparition surprenante de Fanny Ardant en pistolero d’un jour. Sympathique mais pas palpitant.

