
LA CAUSE ET L’USAGE, de Dorine Brun et Julien Meunier – 1h02
Documentaire.
Sortie : mercredi 5 septembre 2012
Je vote : 3 sur 5
Bande-annonce La cause et l’usage par Cinema_du_Reel
Quezako ?
Ce documentaire revient sur les coulisses de l’élection municipale de Corbeil-Essones en 2009. Après l’annulation de l’élection de 2008, le milliardaire et maire sortantSerge Dassault, alors déclaré inéligible, est reparti en campagne pour soutenir « son » candidat UMP, Jean-Pierre Bechter, son ancien bras droit.
Qu’en penser ?
Originaires tous les deux de Corbeil-Essonnes, les deux réalisateurs connaissent bien le terrain où ils ont planté leur caméra, en privilégiant les lieux publics et autres marchés où la parole a tendance à s’exprimer en toute liberté. Et dans un contexte si particulier. L’élection partielle a été provoquée par l’inéligibilité des deux finalistes de mars 2008 : Serge Dassault, maire de cette ville de l’Essonne depuis 1995, à cause de « dons d’argent » qu’il conteste, et Bruno Piriou (PCF) dont les comptes de campagne ont été invalidés. Ce doc nous fait donc découvrir les coulisses d’une campagne entre l’UMP, Jean-Pierre Bechter et un candidat PCF, Michel Nouaille.
Sans être candidat, Serge Dassault reste incontournable dans une campagne qui se joue pour ou contre son « système » et une forme de clientélisme, doublé pour une fascination de certains envers un tel personnage.
Dorine Brun et Julien Meunier soulignent : « Serge Dassault fonctionne un peu comme une loupe grossissante sur une certaine manière d’envisager et de pratiquer la politique. Son histoire et son aura sont à la fois singulières et symptomatiques de certaines dérives. Ses casquettes de milliardaire, de sénateur, de capitaine d’industrie et de patron de presse ont une force de frappe sur l’imaginaire collectif qui brouille tout débat politique et fait obstacle à un vrai débat démocratique. D’une certaine façon, c’est un constat que l’on peut retrouver à un niveau national, voire plus large encore. Sa présence dans le film cristallise une idée de ce que certains attendent d’un maire ou d’un politicien, et laisse voir tout le potentiel démocratique abandonné ou liquidé du même coup. »
Si ce doc de facture très classique montre bien le cynisme de certains politiques, les pièges de la médiatisation à tout prix, il l’éclaire pas vraiment, sauf de manière accessoire, l’historique de cette élection, ce qui peut perdre un brin le spectateur pas au fait de la situation politique. Il montre au final de façon assez effrayante comment le rapport à l’argent peut gangréner la vie locale et donner une image si dévaluée du microcosme politique.
