L’AMOUR EN VOITURE !

VOIE RAPIDE, de Christophe Sahr – 1h30

Avec Johan Libéreau, Christa Théret, Isabelle Candelier

Sortie : mercredi 8 août 2012

Je vote : 3 sur 5

Quezako ?

Le tuning, la vitesse, la route sont  toute la vie d’Alex, 25 ans. Ce jeune homme  passe sa vie  au volant de sa voiture customisée, une Honda d’un jaune pétant. Une passion exclusive, avec ses rites et ses codes, qui laisse peu de place  place à sa copine Rachel et leur petite fille. Une nuit, il renverse un jeune homme suicidaire et ne s’arrête pas…

Et alors ?

C’est le premier long métrage et un projet de vieille date, pour Christophe Sahr. L’idée lui a été inspiré d’un fait divers ancien. Il raconte : « Le point de départ est un fait divers que j’ai lu il y a longtemps : un jeune automobiliste a tué un homme qui s’était planté intentionnellement sur
la route. Il ne s’est jamais remis de cette mort, et il s’est suicidé un an après l’accident, au même endroit et dans des circonstances similaires. Quand j’ai commencé à travailler sur mon scénario, j’y ai très vite intégré l’univers du tuning, que je trouve visuellement très fort. » Cela se ressent dans la manière dont le cinéaste parvient à exprimer la fascination d’Alex quand il pénètre dans un habitacle aux allures de stations spatiales, et aux couleurs vives. C’est le seul moment où le visage du personnage semble oublier une posture mélancolique et sa vie d’une banalité à pleurer.

VOIE RAPIDE – Bande-annonce VF par CoteCine

Mais, surtout, Christophe Sahr a choisi le tuning pour cadre général d’une histoire plus vaste qui évoque des vies  vraiment excitantes. Le couple travaille dans la même grande surface, a du mal à joindre les deux bouts et la passion -coûteuse- du tuning vaut à Alex quelques belles engueulades avec Rachel qui ne sait pas tout de l’histoire. Pour autant, malgré des acteurs qui sont d’une authenticité totale, notamment Johan Libéreau et Christa Théret, d’une étonnante force de jeu, c’est dans l’exploration psychologique que le spectateur se perd un peu. Si l’idée de la rencontre avec la mère de sa victime (Isabelle Candelier) était intéressante, comme une mère de substitution de sa vraie génitrice, l’histoire manque alors de crédibilité. Même si Johan Libéreau parvient à exprimer une vraie fragilité derrière un côté viril, voire macho, on a du mal à croire à leur relation même fugace.

Une histoire originale mais qui ne tient pas toutes ses promesses et laisse le spectateur parfois au bord de la route avec sa fin en forme de « happy end » alors que tout le reste du récit ne laissait rien présager de tel.

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