SUMMERTIME, de Matthew Gordon – 1h13

Avec William Ruffin, John Alex Nunnery, Patrick Rutherford

Sortie : mercredi 4 juillet 2012

Je vote : 3 sur 5

Quezako  ?  Robbie, 14 ans,   rêve  de réunir la famille qu’il n’a jamais connue. Délaissé par sa mère et de père inconnu, il s’occupe de son jeune demi-frère:  Fess. Leur vie ? Ils trainent entre les champs de coton ensoleillés et le distributeur de sodas de la station essence de leur petite ville perdue dans les champs du Mississippi. Un jour, leur grand frère Lucas est de retour. Pour Robbie, c’est l’occasion d’accomplir son rêve. Mais à quel prix ?

SUMMERTIME – Bande-annonce VO par CoteCine

Deux raisons d’aimer ce film ? Venu du documentaire télévisé -on se souvient notamment de Novi Sad, en 2000, remarquable portrait de jeunes serbes durant la guerre avec la Bosnie-Herzégovine-  il n’a pas oublié ce sens du terrain en filmant la vie de ces deux frères américains laissés à eux-mêmes.  Pour rendre encore plus crédible cette description, il a fait un  casting de longue haleine auprès d’acteurs non professionnels. Le résultat est assez stupéfiant tant les jeunes acteurs sont crédibles dans son récit. Cela donne une vraie profondeur à cette histoire de famille, de pertes de repères et de rêves d’un avenir meilleurs.

D’autre part, ce film est aussi une peinture saisissante de l’envers du rêve américain. A une époque où l’argent reste une promesse de  bonheur bien illusoire, Matthew Gordon fait une description subtile et sensible de la vie dans une des régions les plus pauvres des Etats-Unis. Il souligne : « Aux Etats-Unis, les Américains ont tendance à ne pas vouloir voir le mauvais côté des choses. Ils aiment les histoires ayant des fins heureuses. « Summertime » est un film réaliste sur la situation actuelle de beaucoup d’habitants du pays. Le rêve américain n’existe plus. Les choses sont en train de changer. Le mythe du “riche et célèbre” n’est plus représentatif pour beaucoup de gens. Il y a un retour à des vraies valeurs et à la notion de travailler de plus en plus dur pour réussir. Ce film raconte l’histoire d’un adolescent courageux, devant renoncer à ses rêves pour s’en sortir ». C’est ce double regard qui donne à son premier long métrage une vraie force avec une description fine de psychologies fragiles et bousculées dans ce monde dit moderne.