UN PERE ET DES IMPAIRS

STARBUCK, de Ken Scott – 1h49

David Wosniak (Patrick Huard) : vivre sans sortir des clous ?avec Patrick Huard, Julie Le Breton, Antoine Bertrand

Sortie : mercredi 27 juin 2012

Mon avis : 3 sur 5

L’histoire ?  Bossant sans talent dans la boucherie familiale, as des petites combines et du trafic d’herbes,  David Wosniak a 42 ans mais un état d’esprit d’adolescent. Il apprend qu’il va être père mais découvre dans le même temps, qu’ancien donateur de la banque du sperme, il serait le géniteur de 533 enfants. Or, regroupés dans une association, tous ces enfants sont bien déterminés à le retrouver…


J’ai aimé ? Le traitement d’un thème universel -celui de la paternité- dans une histoire où l’humour ne tue pas toute émotion, la preuve… Grâce aux portraits des autres frères notamment, plus entrés dans le moule, Ken Scott signe une histoire qui ne peut que toucher sans pour autant enfoncer le clou. Ce n’est ni un pamphlet pour la paternité ni un film contre : tout simplement, l’air de rien, il montre bien tous les problèmes, les angoisses liés à cet état.

Dans un tel cadre, c’est bien David Wosniak -formidablement campé par Patrick Huard, artiste célèbre au Québec- qui sert de colonne vertébrale à l’histoire. « On a décide de placer le personnage de Starbuck dans chaque scène, dit le cinéaste. C’est lui qui assure le véritable fil conducteur. Chemin faisant, il fallait que le spectateur éprouve de l’empathie pour cet antihéros, malgré ses défauts et ses mauvaises décisions. « 

David et son avocat (Patrick Huard et Antoine Bertrand (Photos: Jan ThijsCaramel Film).

Le choix du décor dans le quartier multiculturel de Montréal, le Mile-End. Il y a dans ce mélange de communautés, un grouillement d’existence qui donne beaucoup de sel à l’histoire.

Une affiche réussie. En dehors de Patrick Huard, parfait, les autres rôles valent le détour. Ainsi l’avocat campé par  Antoine Bertrand, avec ses airs de nounours tendre est aussi drôle que touchant. Et Julie Le Breton, même si elle est moins présente dans le récit, apporte sa touche dans l’histoire.

J’ai moins aimé ?

Même si le cinéaste a habilement mis du lien dans l’histoire, bien ancré son personnage dans l’histoire familiale -les scènes de boucherie notamment le définissent assez bien, tout comme celles autour de la table familiale- il n’évite pas toujours l’effet catalogue. Notamment quand il rencontre ses « enfants ». Cela nuit parfois au rythme d’une comédie qui a, au demeurant, le grand mérite de l’originalité de son ton et de son histoire. Une comédie en forme d’heureuse surprise comme on en mitonne parfois du côté du Canada.

Laisser un commentaire