UN COUPLE, LA CAMPAGNE, LA PEUR…

EL CAMPO, d’Hernan Belon – 1h24

Avec Dolores Fonzi, Leonardo Sbaraglia, Matilda Manzano

Sortie : mercredi 13 juin 2012

Je vote : 3  sur 5

Quezako ? Un jeune couple, Elisa et Santiago,  et leur petite fille, s’installe dans une maison isolée en pleine campagne argentine. Après quelques jours euphoriques, l’atmosphère devient vite pesante et le couple commence à craquer…

Et alors ? Filmant la lente descente vers la dépression d’Elisa, sans effets de manche, Hernan Belón se joue des codes de la mécanique de la peur au cinéma. Pour son premier long métrage, le cinéaste a écrit le scénario à quatre mains avec sa compagne, Valerian Radiva peu de temps après la naissance de leur fille. Et il avait bien du mal à se glisser dans sa nouvelle peau de père. Il raconte : J’ai commencé à avoir peur, à être instable et à voir combien ma vie manquait de solidité (…) Ma femme, plutôt que de me tuer, m’a dit pourquoi ne faisons-nous pas quelque chose avec tout cela ? « 

A petites touches, le réalisateur alourdit l’atmosphère dans laquelle vit le couple : présence de cette voisine envahissante qui fait des amitiés à la petite fille; décor bourgeois très vieillissant d’une demeure où la pluie s’insinue parfois; chauffage rudimentaire et, à l’extérieur, une campagne terriblement plate, sans charme, humide. Cela rend encore plus perceptible la lente déprime des amants. D’autant plus que le seul moment de vie provient d’une escapade à la ville voisine, prétexte à avoir un coup dans le nez dans une boîte où un groupe joue le chamamé, la musique locale. Cette nature, a priori symbole de liberté et d’ouverture devient alors très vite une prison paradoxale. S’il n’y a pas de barreau, la sensation de captivité est pourtant ressentie profondément par le couple.

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