LA SAGA BOB MARLEY

MARLEY – The Definitive Storyde Kevin Macdonald –

Documentaire – 2h24

Sortie : mercredi 13 juin 2012

Mon avis  : 4 sur 5

L’histoire ?

Ce  documentaire décrit la place de Bob Marley dans l’histoire de la musique, son message politique et l’héritage qu’il nous laisse. En parallèle, grâce à de nombreux témoignages inédits, Kevin Macdonald trace le portrait intime d’un artiste métisse, emporté par un cancer en mai 1981.

3 raisons d’aller voir ce doc ?

On connaissait le cinéaste au long cours grâce à son Dernier roi d’Ecosse. Cette fois, Kevin Macdonald s’attaque à un mythe musical : Bob Marley. Cet artiste a révolutionné la musique en rendant célèbre le reggae et son message politique dans le monde entier. L’idée de tourner un tel documentaire lui est venu sur le tournage de son précédent opus. « Bob reste un personnage extrêmement complexe et mystérieux en partie parce qu’il ne s’est jamais vraiment livré dans ses interviews. Je pense qu’à travers ces nombreux témoignages, j’ai réussi à recomposer une image qui tient plus de la mosaïque que de l’icône. Je crois que le vrai déclic pour ce film est venu lors du tournage du Dernier roi d’Ecosse, quand j’ai vu à quel point il était populaire dans les bidonvilles de Kampala où son image et sa musique sont partout. Comme ils le sont dans les bidonvilles du monde d’ailleurs. C’est un phénomène unique, fascinant. »

Pour reconstruire le puzzle de la vie de Marley, Kevin Macdonald a réussi à convaincre la famille de l’artiste de lui ouvrir ses archives privées pour la première fois. Il apporte donc des pièces inédites pour comprendre la personnalité de cet enfant, né métisse – son père père est un blanc d’origine anglaise, Norval Marley, capitaine de la Royal Navy- et qui fut à jamais marqué par ses origines. Pour nourrir son documentaire, le cinéaste a su aussi faire parler les témoins privilégiés de la carrière du rasta, notamment le dernier survivant du  groupe des origines, un personnage haut-en-couleurs, Bunny Wailer. « Son sentiment était que rien de ce qui avait été fait précédemment ne rendait justice à sa contribution dans le groupe. Il a eu d’emblée une attitude que j’ai interprétée comme un réflexe d’autoprotection, révélant aussi un certain degré d’amertume. Cela nous a pris huit mois avant de pouvoir l’interviewer » raconte Kevin Macdonald.

Ziggy Marley

On est aussi surpris des témoignages de Rita Marley qui évoque la vie sentimentale agitée de son mari sans manifester d’aigreur ni esquiver non plus  les questions. « Avec le temps, remarque le réalisateur, elle a fini par assumer tout ce que signifie avoir été l’épouse de Bob Marley, le bon comme le mauvais. Je crois que tous les personnages du film ont compris qu’il y avait dans cette histoire quelque chose de plus grand qu’eux. »

Cedella Marley


Un des fils qu’elle a eu avec Bob, Ziggy souligne de son côté : « « J’ai appris des choses dont je n’avais jamais entendu parler : c’était à la fois très émouvant et éclairant. » L’émotion aussi est palpable dans les propos de sa sœur Cedella ou de Cindy Breakspeare, blanche d’origine jamaïcaine, ex Miss Monde 1976, qui fut l’un des derniers amours de l’icône rasta.

Grâce à cette foule de témoignages, on perçoit clairement comment Marley a, musicalement, pu diffuser un message qui a marqué la planète. Avec une vraie pudeur, les témoins dévoilent aussi les derniers mois de l’artiste qui , atteint d’un cancer incurable, a passé un long séjour dans une maison de repos en Allemagne avant de repartir à Miami -il rêvait que ce soit « en Concorde »- où il finira ses jours le 11 mai 1981 avant d’être enterré, le 21, dans sa paroisse de naissance après des funérailles nationales à Kingston : des milliers de personnes accompagnèrent l’ultime voyage du Rasta mondialement connu.

                                                                     Une des rares photos de Bob, jeune homme avec sa mère

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