Michèle Mercier derrière le miroir

MICHELE MERCIER, L’INSOUMISE

Documentaire de Jean-Yves Guilleux

Diffusion : lundi 7 mai 2012 sur Ciné + Classic – 22.00

Je vote : 4 sur 5

Pour la première fois, Michèle Mercier a accepté de témoigner dans un documentaire télévisé inédit. On y redécouvre le parcours d’une artiste trop vite réduite à ses rôles dans la saga des Angélique.

3 raisons de découvrir ce doc

Un parcours original. La fille de pharmacien niçois – elle est née le 1er janvier 1939 à Nice et vit aujourd’hui à Cannes- n’avait qu’un rêve : la danse. Il a fallu un concours de circonstances pour que l’ancien petit rat de l’opéra de Nice abandonne les chaussons de , alors qu’elle  déjà « montée » à Paris pour travailler avec Roland Petit. En 1956, de retour à Nice pour y passer les fêtes de Noël en famille,   Michèle Mercier croise  deux personnages qui compteront dans sa vie :  Denis de la Pattelière et Michel Audiard. Il lui propose de  jouer Jeanne, la femme de chambre dans Retour de Manivelle,  avec Daniel Gelin et Michèle Morgan. Réponse du tac au tac : « Non merci, je n’ai pas envie de faire de cinéma! Je suis danseuse et mon seul rêve est de danser! » C’est devant l’insistance de son père qu’elle tournera. Longtemps présentée comme la rivale de Brigitte Bardot, la brune comédienne va connaître le succès, devenant le sex-symbol des années 60, grâce aux cinq films qui, de 1961 et 1968, ont raconté les aventures de la sensuelle Angélique. Un triomphe qui a finalement empêché l’actrice de « poursuivre son métier« , tant il marqua les esprits de génération de spectateurs et détourna sans doute d’elle bien des cinéastes.

Une vie sentimentale marquante. A écouter Michèle Mercier aujourd’hui, on mesure combien sa vie sentimentale a parfois bloqué aussi sa carrière. Son amour avec Giani Esposito qui lui fit dédaigner les avances d’un certain shah d’Iran. Sa vie au côté de l’assistant réalisateur, André Smagghe qui sombra dans l’alcool et finit interné… La vie de Michèle Mercier fut tout sauf un fleuve tranquille.

Une foule d’anecdotes sur le cinéma. On découvre ainsi que, sans la jalousie de son mari qui ne lui passa pas le message, elle aurait pu jouer dans Belle de jour, de Luis Buñuel, qui fut un des rôles marquants de Catherine Deneuve. Au fil de la conversation, elle évoque la gentillesse de Jean Gabin sur le tournage de Le Tonnerre de Dieu, ou revient sur Charlton Heston qui joua les scènes de baiser dans L’Appel de la forêt en 1972, « sans aucune ardeur. » Et de dévoiler qu’il avait peur qu’elle lui passe la main dans les cheveux et décroche les postiches cachant un début de calvitie.

Avec Michèle Mercier, on le voit, le franc parler est bien au rendez-vous. Conclusion de l’actrice un brin amère : « En retournant en arrière, on s’aperçoit que j’ai fait pas mal de choses. » Le mérite de ce doc est de revenir sur un tel parcours un brin oublié.


Une réflexion sur “Michèle Mercier derrière le miroir

  1. Elles ont bien fait de refuser le rôle Brigitte et Marina car on a du mal à imaginer une autre Angélique que Michèle Mercier.
    La seule chose que je regrette beaucoup pour elle, c’est que les réalisateurs aient été assez débiles pour ne pas lui proposer d’autres rôles.
    Ceci dit… pas très facile après un tel succès….
    :/

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