LA JEUNE FILLE ET LA VIE

LA RIZIÈRE, de Xiaoling Zhu – 1h20

Avec Yang Yinqiu et des acteurs non professionnels

Sortie : mercredi 2 mai 2012

Je vote : 3 sur 5

L’histoire ?

Dans un village perdu du sud de la Chine, IA Qiu, 12 ans, vit avec  sa famille  au milieu des rizières. La mort de la grand-mère -qui l’élevait avec son petit frère-  contraint ses parents à quitter leurs emplois sur des chantiers d’une  ville pour revenir vivre au village. Entre tradition et modernité, IA Qiu caresse le rêve de devenir écrivain mais les études coûtent cher…
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LA RIZIERE bande-annonce par orientstudio

2 raisons d’aller voir ce film ?

D’abord pour plonger dans une chine ancestrale où la vie semble bloquée sur le compteur du passé, est rythmée par les saisons du riz, les combats de buffle, les cérémonies traditionnelles où les villageois sortent instruments de musique et chants ancestraux. Née dans le sud de la Chine mais de nationalité française, Xiaoling Zhu a tourné son film en langue Dong, minorité ethnique du Guangxi, région de son enfance. Pour autant, en racontant la vie de la jeune IA Qiu, elle signe une histoire universelle sur la transmission d’une culture, les rêves d’une jeunesse… Elle souligne d’ailleurs : « J’ai voulu montrer un portrait de famille universelle. Cela se déroule chez les Dongs, mais cela pourrait très bien sur passer ailleurs. J’aime l’idée que ce soit une fillette, entre enfance et adolescence, qui raconte cette histoire. »

Ensuite pour découvrir des paysages splendides et des comédiens non professionnels qui donnent à cette histoire une belle authenticité. De fait, on est saisi par la majesté de ce décors de rizières installées à flanc de montagne et où le ciel vient se refléter dans l’eau des plantations. Un cadre qui sert d’écrin à ces activités traditionnelles et la dureté d’une vie rurale où la rizière demande une attention de tous les instants. Le fait d’avoir fait un casting avec des vrais villageois renforce le réalisme des scènes de la vie traditionnelle. Campant la jeune fille, Yang Yinqiu  raconte ainsi comment elle a nourri son personnage de sa propre expérience : « Je vis presque dans la même situation que le personnage du film. Mon père a quitté le village pour la ville de Shenzhen : il y travaille pour faire vivre notre famille et pour nous payer des études à mon frère et à moi. Alors si je n’ai pas de bonnes notes, je risque de me faire gronder ! » Elle n’a pas de souci à se faire et ce tournage lui a permis qu’un parrain lui promette « de prendre en charge toutes ses études. »

Pour ce premier long métrage, la cinéaste, passée par l’école du documentaire, surprend par sa maîtrise et son sens de la direction d’acteurs. Un beau film certes classique dans sa forme mais empreint d’une grande poésie. Un tel décor dans un temps arrêté ne peut alors que donner plus de force aux sentiments éprouvés par les protagonistes du récit.


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