LE PRENOM, de Mathieu Delaporte & Alexandre de la Patellière – 1h49
Avec Patrick Bruel, Valérie Benguigui, Charles Berling, Judith Elzein, Guillaume de Tonquédec
Sortie : mercredi 25 avril 2012
Je vote : 3 sur 5
L’histoire ?
Inspiré de la pièce du même nom, ce film nous plonge au cœur d’un dîner à Paris chez Elisabeth et Pierre, sa sœur et son beau-frère, Vincent retrouve Claude, un ami d’enfance. En attendant la venue de son épouse enceinte et toujours en retard, Vincent dévoile le prénom du futur bébé. Une réponse qui fait éclater la belle harmonie des copains
Et alors ?
Avec le tandem Bacri-Jaoui, on est habitué à découvrir des histoires en huis-clos où le calme peut vite tourner en tempête. Après le succès de la pièce donnée au théâtre Edouard VII à Paris, les deux auteurs passent des planches au grand écran en retrouvant la même distribution, plus Charles Berling. Mathieu Delaporte et Alexandre de la Patellière réussissent la transposition même si l’ouverture, avec cette voix-off un brin naïve, et somme toute banale, manque de rythme. Très vite, on est emporté par des dialogues qui claquent et des scènes qui ménagent quelques bons moments de surprise jusqu’au retournement final. Assez vite aussi, on oublie les stars et tous les acteurs mettent leur personnalité au service de cette crise familiale et amicale ou, chemin faisant, les deux réalisateurs épinglent bien des travers de la société moderne : univers des bobos, bling-bling, convenances sociales… « La force de cette histoire, c’est son universalité : ça nous est arrivé à tous ! Une anecdote, une phrase, une connerie au cours d’un repas, un soir, entre copains ou en famille et, tout d’un coup, un cataclysme se déclenche… » souligne Patrick Bruel qui est très à l’aise dans la peau de ce commercial, amateur d’humour noir, et pas toujours léger, léger. Nouveau venu dans l’histoire, Charles Berling apporte une incontestable touche de punch, un vrai dynamisme dans le récit. Les deux réalisateurs expliquent : « Son arrivée a permis de redistribuer les cartes et a permis à chacun de se repenser, de changer de musique. »
Dans ce casting bien tempéré, on découvre aussi un comédien , souvent vu au cinéma mais que l’on n’avait pas toujours remarqué à sa juste mesure : Guillaume de Tonquédec. Un personnage mystérieux sous ses airs d’éternel adolescent et qui permet une vraie rupture de rythme. Il souligne : « Il fallait donner suffisamment d’indice dans le jeu pour que les autres imaginent des choses qui ne réflètent pas sa réalité. C’est le propre des secrets : ils permettent le fantasme…Bernard Murat avait une formule pour résumer Claude : « C’est un figurant qui devient un premier rôle. »
Jouant habilement sur le huis-clos en multipliant les plans, les séquences, les deux réalisateurs signent au final une comédie qui se tient qui évoque habilement les thèmes éternels de l’amitié, du poids des familles, des envies… « On voulait écrire sur la famille et cette affaire de prénom ouvre une véritable fenêtre sur la société. Qu’il soit classique ou original, de toute façon, c’est un choix vis-à-vis des autres ! » Une bonne comédie de printemps avec un quintet de comédiens parfaitement à leur aise.
