LE FILS DU MARCHAND D’OLIVES, de Mathieu Zeitindjioglou – 1h17
avec Anna Zeitindjioglou et la participation de Jean-Claude Dreyfus
Sortie : mercredi 11 avril 2012
Je vote : 3 sur 5
L’histoire. Pour leur voyage de noce, Mathieu et Anna partent en Turquie. Dans ce road trip où se mêlent animation, vidéos légères et entretiens, il enquêtent sur Garabed, le grand-père arménien de Mathieu, rescapé du génocide de 1915. Ce retour aux origines témoigne de la vision que se font les Turcs de ce drame.
Et alors ? Même si la réalisation du film est loin d’être parfaite et les images de qualité moyenne car pris avec une caméra légère, ce road trip a un ton très personnel, renforcé par l’utilisation d’une animation, nourrie des dessins personnels du réalisateur, avec le commentaire dit par Jean-Claude Dreyfus avec un talent certain. 
Au fil de la route, Mathieu et Anne, son épouse polonaise qui porte un regard plus « détaché » sur ce retour aux racines nous permettant ainsi de mieux nous impliquer, montrent comment, en Turquie, ce génocide est un sujet qui reste polémique. Le réalisateur raconte : « Nous avons découvert que tout était effacé d’une manière magistrale. C’était impossible de trouver des traces administratives du changement de nom de mon grand-père... » Il ajoute fort de nombreuses rencontres filmées sur place : « Le peuple turc ne connaît pas sa propre histoire. »
Pour évoquer la partie animation du film, très originale, Mathieu Zeitindjiogliou raconte :« Mes origines arméniennes restaient pour moi comme quelque chose d’irréel, comme un conte pour enfant (…) Dans la culture arménienne, peuple de marchands voyageurs, le conte revêt une importance culturelle et initiatique particulière. C’est aussi son universalité qui m’a intéressée car elle permet de s’adresser à tous, grands et petits, sur un sujet difficile à aborder. »

Malgré quelques faiblesses de mise en scène -la mise en images par exemple du discours de Bernard-Henri Lévy- ce film en forme de documentaire ne peut laisser personne indifférent au drame que vécurent les Arméniens en 1915. Ce n’est pas là le moindre mérite du travail de mémoire de Mathieu et Anna.
