REUSSIR SA VIE, de Benoit Forgeard – 1h24
Avec Benoit Forgeard, Anne Steffens, Darius, Alka Balbir, Bettina Kee, Sylvain Dieuaide
Sortie : mercredi 4 avril 2012
Je vote: 3 sur 5
Quezako ?
Un réalisateur, qui a bien du mal à finir son film, reçoit la visite de personnages de ses anciennes œuvres. Tout en évoquant les difficultés du métier, il en profite pour revenir sur trois scénarios qu’il a mis en scène…
Et alors ?
C’est un film à sketches plutôt loufoques où ce jeune réalisateur s’amuse avec se jouer des apparences. A travers trois histoires qui n’ont en commun que certains acteurs, il se moque de la société où nous vivons.
Ravage du marketing dans La Course nue. Finalité d’une vie d’artiste réussie dans Belle ile en mer, où surgit l’improbable silhouette d’un Souchon à la retraite ou presque. Dictature de l’informatique dans L’Antivirus.
En fait, trois récits qui posent un regard un brin décalé voir poétique sur la question philosophique : c’est quoi, réussir sa vie ? Benoit Forgeard souligne : « »Ce sont trois jeunes gens qui -à la suite d’une perturbation inattendue dans leur existence- saisissent l’opportunité de prendre un chemin de traverse. Le film s’appelle ironiquement « Réussir sa vie », parce qu’il est surtout question ici de prendre le risque de la rater. Et ma -petite- théorie consiste à dire que prendre ce risque, c’est ça, précisément, « réussir sa vie ».

Si tous les sketches n’ont pas toujours un rythme soutenu, ce film a une petite musique qui le rend attachant avec des personnages qui semblent parfois sortis d’un film de Jacques Tati. Rien que la séquence d’ouverture où le metteur en scène parle face à la caméra tandis qu’une bruiteuse s’ingénie à faire les bruits avec des objets les plus improbables -les moules qu’on écrase pour symboliser les vagues par exemple- titille la curiosité, surprend. Ensuite, l’air de rien, tout un art, le cinéaste pose de vraies questions sans pour autant enfoncer le clou avec une réponse ad hoc sur des questions pas si tartes que ça. Ainsi, pour un chanteur, est-ce que la réussite se mesure à des maisons qui portent le nom d’un tube ?
Enfin, on est ravi de retrouver certains comédiens pas si souvent utilisés dans le ciné comme Darius, repéré dans L’Humanité, de Bruno Dumont. Ou encore Lucien Jérôme qui campe un étrange Souchon imaginaire et en fin de carrière. Bref, l’univers de Benoit Forgeard apparaît comme original et séduisant pour un téléspectateur un peu curieux. A découvrir en tout cas…
