ALOÏS NEBEL, film d ‘animation de Tomás Luñák – 1h24
Scénario : Jaroslav Rudiš et Jaromir 99
Sortie : mercredi 14 mars 2012
Je vote : 3 sur 5
L’histoire ? Chef d’une gare de province, peu loquace, Aloïs Nebel vit solitaire avec les fantômes de son passé. L’irruption d’un étranger bouleverse le train-train de son existence dans ce pays tchèque de 1898 où le pouvoir s’effondre.
3 raisons d’aimer
Les références à un passé politique du pays: de l’expulsion des Allemands des Sudètes en 1945, dont la mémoire est encore une blessure dans le pays, à la Révolution de velours de 1989, ainsi nommé car sans effusion de sang. Autour de ces deux évènements marquants de l’histoire tchèque s’articule ce récit dont le personnage principal a été inspiré à l’écrivain Jaroslav Rudiš par son grand-père. Avec la figure de ce vieil homme, on mesure comment les tourments du passé peuvent bouleverser une vie. Nappé de pluie et de brume -« nebel » en allemand signifie au demeurant « brouillard »- l’histoire montre comment le flou domine la vie des personnages.
La beauté de l’animation. Adaptant une trilogie éponyme en BD -sortie de 20à3 à 2005- le dessin de Jaromir 99, basé sur l’opposition en noir et en blanc, donne une grande profondeur au récit. Elle est renforcée par l’utilisation de la rotoscopie, technique d’animation ancienne où l’on part d’une image tournée pour la dessiner ce qui confère un réalisme étonnant à l’expression des visages par exemple. Il y a aussi une belle utilisation des trouées de lumière dans cet univers sombre et lourd.
La fluidité du récit. Comme dans certaines animations de Walt Disney, ce film d’animation coule presque de source ce qui ne donne que plus de force à l’histoire et à cet homme confronté aux vapeurs du passé, aux poids d’une oppression toujours présente.
