DIVORCE ET FIANÇAILLES, d’Oliver Péray
Avec Ariane Ascaride, Michel Aumont, Jean-François Stévenin
Diffusion sur France 3, mardi 13 mars 2012, 20h30
Mon avis : 2 sur 4
Un téléfilm porté par Ariane Ascaride, certes bien entourée, qui joue une femme, larguée par son mari, et qui profite de sa retraite.
Alors que son mari (Jacques Spiesser) a pris la poudre d’escampette avec une jeunesse, et lui laisse la maison de vacances dans sa région natale, Sido retrouve le goût de la liberté. A peine installée en solo, elle retrouve ses copines d’enfance qui n’ont qu’une idée : la recaser avec certains gars du coin…
Pour Ariane Ascaride, capable d’insuffler de l’âme au plus petit personnage, le personnage de Sido est du gâteau. Au fil de nombreuses scènes, elle parvient à donner vie à cette femme qui retrouve son adolescente, une insouciance et la liberté. La bonne idée du scénario, c’est de montrer que, si Sido veut bien être courtisée, flattée, aimée… elle ne veut pas céder. Cette fois, elle préfère jouir de son indépendance et ne plus s’encombrer d’un homme et de ses affaires, symbolisés par les clubs de golf de son ex qui encombre son parcours. Dans cette quête, la comédienne est bien entourée. Par Michel Aumont, toujours juste, qui joue l’ancien paysagiste, veuf divorcé ou par Jean-François Stévenin, en dragueur impénitent, expert en karaoké.
Sur un tel thème, le cinéaste aurait pu nous surprendre et proposer une mise en scène aussi libre que son héroïne. Il n’en est pourtant rien et, malgré l’enthousiasme de la comédienne, l’histoire multiplie les clichés sur les confidences de ces dames mures, sur les maris trop caricaturaux pour être honnêtes, sur les joies de la liberté…
Malgré la grâce de certaines scènes -la soirée de karaoké où le couple Stévenin-Ascardi jouent les Stone et Charden sur le retour et sont bluffants- ce téléfilm s’étire un brin paresseux. Et jamais ne surgit une touche d’excentricité, de folie contagieuse. Reste la belle prestation du trio d’acteurs principaux…

Merci François d’avoir pris la peine de voir ce film et d’en écrire une critique (certes assez négative, mais c’est le jeu…)
Je me permets seulement de vous suggérer humblement, puisque l’occasion m’en est donnée, que vous ne faites pas toujours clairement la distinction entre le thème, le scénario, et la mise en scène. (J’aurais pu ajouter les dialogues).
Dans l’avant dernier paragraphe, vous regrettez une « mise en scène » qui aurait pu être plus « libre » et semblez, dans la phrase suivante, lui reprocher les « clichés » comme ceux relatifs aux « confidences » des amies.
Les confidences relèvent du scénario, me semble-t-il.
A moins que vous n’ayez voulu parler de la façon dont le réalisateur a pu (mal) diriger le jeu des acteurs au travers de ces confidences.
D’un autre côté, vous semblez reconnaître au jeu de la merveilleuse Ariane Ascaride et du « trio d’acteurs principaux » bien des atouts.
Maintenant, comme je suis toujours en quête de connaissance, si vous pouviez me dire en quoi la « mise en scène » aurait pu être plus « libre », je suis très sincèrement preneur.
Cette « liberté » là m’intrigue, et ce d’autant plus que je m’interroge sur la pertinence qu’il y aurait à la revendiquer.
Est-ce plus précisément le découpage, le choix des focales, le choix de la caméra fixe ou portée, la fluidité du montage, la rigueur de la direction d’acteurs ?
Faut-il, en l’occurrence, faire sienne la fameuse réplique d’Audiard : « Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ? »
Ce sont là des questions qu’un metteur en scène se pose à chaque instant et qu’il tranche souvent dans le doute.
N’y voyez donc là aucune malice.
(Et cela d’autant plus que j’ai été touché par le fait que vous soyez sensible à la grâce de la soirée karaoké.)
Mais c’est là où les critiques peuvent contribuer à faire en sorte que les réalisateurs se perfectionnent, pour le plus grand plaisir des spectateurs que nous sommes tous.
Merci.
Cordialement.
Olivier
Vos remarques demandent une réponse. Tout au moins des précisions. D’abord ma critique n’est pas « négative » tout au plus elle est la trace d’une certaine déception face à un beau sujet et à des comédiens que j’aime particulièrement. Quand à l’adjectif de « libre », il évoque surtout une façon de rendre compte de l’histoire aussi audacieuse que les choix de l’héroïne. Car il y a une vraie fluidité du montage, et une direction d’acteurs… Simplement, dans la relation avec le personnage campé par Jean-Pierre Aumont, je n’ai point été autant surpris que je ne l’espérais. Disons alors que le scénario contenait des promesses d’impertinence que ne rend pas toujours la mise en scène, belle mais très classique. Voilà le sens général de cette appréciation. En tout cas,merci pour le soin que vous mettez à défendre une œuvre qui vous tient à cœur.